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Directives

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Tout l’enjeu autour du renouvellement de la concession du barrage repose sur le respect des directives et programmes énoncés par l’Union Européenne pour la protection de l’environnement, et que la France, en tant qu’Etat membre de l’UE, est amenée à appliquer.

Le débat sur le renouvellement de la concession du barrage de Poutès s’inscrit dans le cadre de directives et législations nationales et même européennes. Malheureusement, ces différentes lois ne sont pas toutes en accord parfait et les acteurs, qui s’appuient sur celles-ci pour énoncer leurs arguments, ont souvent raison au vu de l’une ou l’autre des lois seulement. Chaque acteur semble ainsi détenir une part de la vérité, ce qui ne simplifie pas la controverse.

La décision de renouvellement de la concession doit être prise en accord avec les différentes législations suivantes. Nous commençons par les énoncer brièvement, une description plus détaillée de leurs objectifs et de leurs impacts sera donnée dans la suite de l’article.

Plan Loire Grandeur Nature

Le Plan Loire Grandeur Nature a été arrêté lors du Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire du 4 janvier 1994. Il était initialement prévu pour une durée de 10 ans. Son but était de mettre en œuvre « un plan global d’aménagement de la Loire afin de concilier la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et le développement économique ».

Au début des années 1990, les opinions à propos de l’aménagement du fleuve étaient très contrastées, ce qui rendaient difficiles les discussions entre acteurs politiques. Le Plan Loire Grandeur Nature a donc été créé afin de faciliter le dialogue et d’engager des actions en faveur de l’aménagement du fleuve et des zones inondables autour, actions qui associent l’Etat, les collectivités et les associations environnementales. Le but était de placer l’aménagement de la Loire au cœur des intentions politiques.

En juillet 1999, à seulement la moitié de la durée initialement prévue, l’Etat a choisi de renouveler le Plan Loire et de l’étendre à la période 2000-2006 en s’appuyant sur des contrats de plan Etat-Région (Les contrats de plan Etat-Régions lient l’Auvergne, la Bourgogne, le Centre, le Limousin, le Pays de la Loire, le Poitou-CHarentes et Rhônes-Alpes).

Dans ce cadre, des travaux d’entretien et de restauration du lit de la Loire ont été réalisés. Ces travaux portaient sur la restauration de frayères dans certains bras de la Loire, sur la modification d’anciens ouvrages de navigation et sur la dévégétalisation de bras secondaires pour faciliter l’écoulement des crues.

Récemment, une démarche de consultation des différents acteurs concernés par le Plan Loire a été effectuée afin de poursuivre le plan sur la période 2007-2013. Cette démarche de consultation s’inscrit dans l’effort actuel mené en faveur d’une plus grande implication, d’une plus grande sensibilisation du public au problème de l’aménagement de la Loire.

La Directive Cadre Européenne sur l’eau

La Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) date du 23 octobre 2000. Elle fixe un objectif d’atteinte du bon état des eaux d’ici 2015 et notamment du « bon état écologique ». La DCE s’applique au niveau des masses d’eau. On définit une masse d’eau comme un milieu aquatique homogène du point de vue de certaines caractéristiques naturelles (comme le relief, la géologie, le climat, la géochimie des eaux, le débit… etc.) qui ont une influence structurante, en particulier sur la répartition géographique des organismes biologiques. Les masses d’eau peuvent être classées en différentes catégories. La classe « masse d’eau fortement modifiée » (MEFM) regroupe les masses d’eau qui, à cause des activités humaines, ont subi des modifications susceptibles de menacer la réalisation du bon état écologique des eaux. Le classement en MEFM a souvent lieu lorsqu’il existe un barrage, une retenue ou un endiguement. Une masse d’eau classée en MEFM est alors soumise à des objectifs moins stricts que ceux initialement prévus par la DCE. Au lieu de devoir vérifier l’objectif de « bon état écologique », les masses d’eau MEFM doivent seulement répondre à l’objectif de « bon potentiel écologique », objectif moins contraignant.

Comment s’effectue le classement d’une masse d’eau ?
La DCE considère deux critères pour classer une masse d’eau :

Décrivons maintenant les différents paramètres d’évaluation de ces critères:

Schéma récapitulatif - source : synthèse technique de l'ENGREF
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Programme LIFE environnement

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Le programme LIFE environnement est en réalité une application particulière du programme LIFE (L'Instrument Financier pour l'Environnement),seul programme européen entièrement consacré à la protection de l'environnement. Une définition plus détaillée de ce programme nous est donnée sur le site officiel du Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables : " le programme LIFE est un programme de financement européen dont l'objectif est de soutenir le développement et la mise en œuvre de la politique européenne de l'environnement et du développement durable ". LIFE se découpe en trois parties :

Les projets du programme LIFE sont sélectionnés et gérés par la Commission européenne. Le Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, quant à lui, est le relais national pour les volets " Nature " et " Environnement " du programme LIFE. Initialement, il était prévu que le programme LIFE s'achève fin 2004. Cependant, pour assurer la continuité du programme, le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne ont adopté un règlement permettant sa poursuite jusque fin 2006. Après 2006, le programme LIFE devait être intégré à part entière à la réflexion sur les perspectives financières de l'Union européenne.

Le programme "Sauvegarde du Grand Saumon de Loire"

Ce programme, adapté au cas spécifique de l'Allier et des saumons Atlantique, a été créé dans le cadre du programme LIFE Environnement.

L'écart entre les populations de saumon Atlantique dans le bassin de la Loire entre le début du 19ème siècle et la fin des années 1990 était alarmant. En effet, l'effectif est passé de plusieurs dizaines de milliers d'adultes à une cinquantaine de femelles, repérées dans les zones de frayères de l'Allier. L'espèce du saumon Atlantique a frôlé plusieurs fois le seuil d'extinction durant le siècle dernier. C'est pourquoi le programme LIFE " Sauvegarde du Grand Saumon de Loire " s'est engagé à assurer un retour à un effectif viable sans soutien artificiel et compatible avec les habitats de reproduction existants, d'ici la fin initialement prévue du programme LIFE.

Le programme " Sauvegarde du Grand Saumon de Loire ", lancé sur la période 2001-2004, avait donc pour objectifs de recenser les différentes menaces pesant sur la population de saumons Atlantique de l'axe Loire-Allier et de soutenir des actions destinées à réhabiliter cette population.

Les menaces recensées sont les suivantes :

Les mesures qui devaient être prises sur la période d'action du programme sont entre autres :

Natura 2000

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Le réseau Natura 2000 créé en 1992 par l’Union Européenne regroupe près de 25000 sites écologiques sur le continent européen et a pour vocation de rassembler les pays membres de l’UE autour d’un même objectif : préserver leur patrimoine écologique commun. Le réseau Natura 2000 a été fondé en réponse au développement de l’agriculture, de l’urbanisme et d’une densité croissante d’axes de communications durant le siècle dernier, développement qui fragmente et met sérieusement en danger la diversité biologique du continent européen. Le but du réseau Natura 2000 est donc de préserver la biodiversité (préservation des espèces et de leurs habitats naturels), tout en respectant les activités sociales, économiques ou culturelles déjà présentes sur les sites.

La France joue un rôle important dans la construction de ce réseau européen : elle compte déjà plus de 1700 sites classés dans le réseau Natura 2000, ce qui représente environs 12,4% de la superficie totale du pays.

Comment les sites sont-ils choisis ?
La constitution du réseau Natura 2000 s’appuie sur deux directives européenne : la directive « Oiseaux » (1979) et la directive « Habitats faune flore » (1992). Les sites répondant à ces directives forment le réseau Natura 2000.

Comment les sites sont-ils gérés en France ?
Chaque Etat membre de l’UE est libre de fixer les méthodes mises en œuvre pour atteindre les objectifs de protection de la biodiversité imposés par le réseau Natura 2000. La France a fait le choix de la démarche de gestion contractuelle des sites, ce qui signifie que chaque usager peut s’engager individuellement dans la gestion du site qu’il fréquente. Il lui suffit de signer un contrat ou une charte et il devient acteur d’un site Natura 2000. Cette démarche, bien qu’elle soit difficile à mettre en place, permet une adhésion réelle des citoyens français au projet Natura 2000.

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