style/imgTitre.jpg
style/ban.jpg

La salmoniculture

Masquer le résumé

La construction d’une salmoniculture à Chanteuges a été initiée par le plan « Loire Grandeur Nature ». Son but est de repeupler l’axe Loire-Allier avec des saumons d’une souche autochtone. Jusqu’à présent, les alevins et saumoneaux rejetés semblent bien survivre mais le nombre de retour de saumons pour la fraye n’est pas encore significatif.

Définition

La salmoniculture est l’élevage des salmonidés (truites et saumons surtout). Cet élevage peut avoir lieu soit en eau douce, soit en eau de mer.

Décision de création de la Salmoniculture du Haut-Allier

En 1994 a été mis en place par le Ministère de l’Environnement le « Plan Loire Grandeur Nature ». Le but était alors de mettre en place un certain nombre de mesures afin de veiller à la sauvegarde du saumon au sein de la Loire. A cette fin, il a été décidé de construire une salmoniculture. La maîtrise d’ouvrage a été confiée au SMAT (Syndicat Mixte d’Aménagement), qui est une collectivité territoriale qui regroupe 112 communes et est située sur les zones de reproduction du saumon en amont de l’Allier. Le « Conservatoire National du Saumon Sauvage », nom officiel de la salmoniculture de Chanteuges, fut inauguré en juillet 2001.

Choix de l’emplacement

Aujourd’hui, les saumons ne sont encore présents que dans la rivière Allier. Afin de repeupler tout le bassin de l’Allier et les axes Vienne - Creuse - Gartempe et Loire – Arroux avec des saumons de la souche de l’Allier, il a donc fallu implanter la salmoniculture auprès de cette rivière. En effet, pour augmenter les chances de survie des saumons d’élevage, il faut qu’ils proviennent de la souche autochtone car les populations résultent d’une adaptation au milieu local. Par ailleurs, il faut que la qualité de l’eau soit particulièrement bonne pour espérer garder des saumons captifs en vie. En effet, celle-ci doit répondre à des critères très stricts. Après des études, il a donc été décidé de placer le bâtiment à l’endroit où confluent la Desges et l’Allier, c’est-à-dire au niveau de Chanteuges en Haute-Loire.

Caractéristiques de la salmoniculture

pict/salm1.png

La salmoniculture de Chanteuges est la plus grande salmoniculture de repeuplement d’Europe. En effet, sa capacité est de l’ordre de celle des salmonicultures des Etats-Unis ou du Canada. Elle est ainsi spécialisée dans la production des smolts.

En ce qui concerne les bâtiments eux-mêmes, la salmoniculture est composée d’un bâtiment central de 7 800 m2 . Celui-ci contient :

Financement


La salmoniculture de Chanteuges

Les investissements nécessaires à l’aménagement des bâtiments et à la mise en fonctionnement de l’installation proviennent de différentes sources. Ainsi, 5,4 millions d’euros ont été déboursés pour la construction de la salmoniculture et 2,4 pour son exploitation pendant 6 ans. Afin de s’investir dans la sauvegarde du saumon, Electricité de France a contribué à hauteur de 1,3 millions d’euros. Le reste de la somme provient de :

Résultats obtenus et critique

En termes de capacité, la salmoniculture de Chanteuges peut contenir 2 250 000 œufs, 350000 alevins et 235 000 saumoneaux. Néanmoins, les débuts (en 2002) furent difficiles à cause de la perte de géniteurs. Depuis, il y a 20 géniteurs sauvages et chaque année sont rejetés environ 600 000 alevins et 200 000 smolts. Ces lâchers sont une réussite puisque 94 % des alevins et 98 % des saumoneaux survivent. Par ailleurs, le rendement de la salmoniculture est optimisé car, grâce à l’utilisation d’une technique québécoise, les géniteurs peuvent être reconditionnés après la fraye, ce qui leur permet de survivre de nombreuses années et donc de réaliser d’autres frayes. Cela ne se passe pas ainsi dans le milieu sauvage puisque seulement un saumon sur mille effectue une deuxième remontée et donc une deuxième fraye.

Cependant, les effets de la réintroduction tardent à se faire sentir. En effet, LOGRAMI exprimait sa déception en 2004 car les premiers saumoneaux relâchés en 2002 auraient dû revenir, ce qui ne fut pas le cas. Par ailleurs, certains organismes restent très sceptiques quant au bien-fondé de la salmoniculture. Ainsi, en mars 2007, dans un texte de l’intersyndicale de l’ONEMA, ex-CSP, le personnel se positionne ouvertement contre la salmoniculture. Ils pensent en effet que ce n’est qu’une solution palliative au problème de l’extinction de l’espèce et une caution à la continuation des dommages aux milieux et aux espèces. Le prélèvement de géniteurs et l’introduction massive d’œufs et d’alevins modifie l’écosystème et aggravent la situation. Ils prônent ainsi une protection du milieu afin d’améliorer les conditions de vie du saumon et permettre un repeuplement progressif naturel. Par ailleurs, la salmoniculture absorbe l’essentiel des crédits dévoués aux programmes de restauration et empêche l’utilisation de cet argent pour d’autres volets.

La salmoniculture de Chanteuges semble donc représenter une solution à court terme, permettant d’éviter l’extinction de l’espèce et accélérant légèrement le repeuplement. Néanmoins, à long terme, la solution à privilégier serait un retour à une production naturelle par amélioration des habitats.

Revenir en haut