La controverse qui secoue actuellement le marché des CDS est la suivante:
Ont-ils précipité la chute des Etats européens qui ont été contraint de faire appel au FMI?
Tout d’abord ,donnons quelques chiffres sur les CDS adossés aux Etats souverains.
- Ils représentent 2,1 trillions d’euros contre 36 trillions de dette d’état (soit une part très faible)
-27 transactions par jour au maximum (atteint pour le CDS de la Grèce ce qui est une goutte d’eau dans ce qui se fait sur le marché des devises par exemple)
Que nous disent les Mathématiques sur la corrélation marché sous-jacent/marché dérivé ?
,économiste à la banque de france,en étudiant le lien de causalité selon le test de causalité de Granger entre CDS et marché des obligations d’état est arrivé aux conclusions suivantes
- En situation normale : les CDS n’ont pas d’influence sur les obligations souveraines auxquels ils sont rattachés.
- En situation de tension : pour les pays dits « peripherals »(Grèce,Portugal,Irlande) ,la situation sur le marché des CDS influence de plus en plus celles sur les obligations. C’est un comportement contrariant dominant pour une valeur d’assurance.(le CDS en tant qu’assurance ne joue plus son rôle) Quelles sont les différents points de vue des économistes sur ce sujet?
Selon la recherche économique de Natixis(une banque d’investissement française),le marché des CDS est trop petit pour influer sur les obligations de référence. De plus la faible part des hedges funds sur le marché des CDS montre que la spéculation est quasi-absente du marché ce que l’on peut expliquer par sa faible liquidité(ce n’est pas intéressant de prendre de trop gros risques).
Deux grandes analyses se distinguent dans la presse grand public:
-la première se base sur le fait qu’il y a possibilité d’acheter un CDS nu pour expliquer que la spéculation(associée aux grandes banques américaines) met à sac les États européens via un marché opaque et avec des instruments financiers sophistiqués compliqués. On la retrouve dans la plupart des titres grands publics ainsi que dans des revues spécialisées comme Alternatives Economiques.
-la seconde pense que les CDS sont des boucs émissaires faciles pour les Etats dispendieux, c’est le point de vue défendu par George Ugeux sur le blog du monde ou Mr Gave dans le journal des finances.
Ainsi, plus l’on a affaire à des personnes qui sont spécialisées sur les CDS, quellles que soit leur tendance(Mathieu Gex travaille avec Michel Aglietta qui est plutôt un partisan de la régulation alors que Natixis est une banque de financement et d’investissement),plus on s’aperçoit que ceux-ci sont vraiment très modérés pas rapport à la presse grand public.
Pour finir, il faut aussi souligner que les Etats ont un rôle de régulateur du marché financier et que s’ils n’avaient pas un moment trouvé un intérêt au marché des CDS(qui a longtemps permis à la Grèce de se financer à des taux avantageux malgré une dette élevée,les opérateurs voulant bien prendre des risques à cause de la présence d’une assurance),ils auraient décidé de sa suppression.