Le risque de défaut (ou de contrepartie) existe sur toute la chaine. L’acheteur de protection achète un CDS afin de se couvrir du risque de défaut de l’entité dont il possède une créance. Cependant son vendeur peut très bien se trouver dans une situation l’empêchant d’honorer sa part du contrat si un événement de crédit venait à survenir. De la même manière l’acheteur de protection peut ne pas être en mesure de ne pas payer les primes dues à son vendeur de protection. Pour palier à ce risque les deux parties peuvent en cas d’augmentation de leur risque de contrepartie, être appelées à la marge. Cette opération désigne le versement en cours de contrat d’un complément de dépôt de garantie lié à la dépréciation (ou à l’appréciation) de la position d’une des deux contreparties. Ce versement obligatoire de fonds se fait en numéraire ou en collatéral (valeurs mobilières, titres de créances négociables…etc). Ces appels de marges sont déclenchés lors de l’appréciation du risque de contrepartie de l’une des deux parties prenantes au contrat, ce risque étant notamment mesuré par les agences de notation. La dégradation de la note d’une des deux contreparties par les agences de notation entraine en dessous de certains seuils des appels automatiques à la marge.
Cependant, ce processus appelé également collatéralisation, n’est pas généralisé à l’ensemble du marché. Son apport à la stabilité financière de l’ensemble est reconnu et c’est pourquoi de nombreux efforts ont été faits dans le sens d’une généralisation de la collatéralisation des opérations notamment au cours des dernières années (aujourd’hui 66% des transactions sont collatéralisées contre 39% en 2004 selon l’ISDA). C’est ce même processus qui est au cœur du fonctionnement des chambres de compensation centrales (CCP) qui sont en train d’être développées sur ce marché.
Afin de provisionner ces risques, typiquement, l’une des parties du contrat CDS (ou les deux) peut (peuvent) fournir du collatéral et il peut également y avoir des appels de marge exigeant l’ajout de collatéral supplémentaire pendant la durée du contrat si la valorisation du spread du contrat de CDS ou bien si la notation de l’une des parties change. Le collatéral n’est pas systématiquement exigé dans les transactions de CDS de gré à gré, et une détérioration brutale du risque de crédit sous-jacent peut entraîner d’importants appels de marge lorsque le spread de CDS évolue fortement