Le dépistage* et l’établissement d’un diagnostic* sont des étapes clés dans la prise en charge de la dyslexie. En effet, il est nécessaire d’établir un diagnostic aussi précis que possible pour accompagner au mieux l’enfant.
Pour cela, il faut consulter de nombreux spécialistes et éliminer dès le début toute possibilité d’un trouble physique (visuel ou auditif) ou mental qui pourrait être la cause des difficultés de l’enfant. En l’absence de tels troubles, il faut alors réfléchir à la possibilité d’un trouble de l’apprentissage du langage écrit ou oral. De nombreux moyens doivent alors être mis en place, tant au niveau de l’Éducation Nationale que des médecins.
Le gouvernement semble d’accord pour dire qu’il est nécessaire de mettre en place tous les moyens possibles pour prendre en charge efficacement l’enfant. Mais en réalité, ces moyens ne sont que très rarement mis en place de manière efficace :
« Lorsque l’ensemble des signes d’alerte manifestés par un élève laisse à penser que les difficultés qu’il rencontre peuvent être en rapport avec des troubles spécifiques du langage oral ou écrit, il est indispensable de mobiliser les compétences d’une équipe pluridisciplinaire capable d’approfondir les examens et d’établir, dans les meilleurs délais, un diagnostic fiable. »[4]
Mais la mise en place ainsi que la coordination de ces moyens sont sujets à controverse. En effet, le manque de moyens est criant, bien que l’État ait parfois du mal à le reconnaître :
« La difficulté de la MDPH* à les appréhender comme un réel handicap pose peut-être la question des moyens financiers mis à disposition de la gestion du champ du handicap. »[30]
De plus, pendant la période du diagnostic, les parents se sentent souvent délaissés et ne trouvent pas toujours l’aide espérée auprès de la MDPH :
« On nous dit parfois : il y a pire que vous. Nous en sommes conscients, mais alors, que faire si même l’organisme chargé des personnes handicapées nous ferme la porte ? »[30]
Il faut malgré tout établir une demande auprès de la MDPH, afin de faire reconnaître le trouble de l’enfant comme handicap et d’avoir droit aux aides de l’État. Ensuite, il faut monter des dossiers pour essayer de trouver une place dans un centre. Pour cela, il faut fournir de nombreux documents. Toutes ces démarches sont longues, tout comme les délais avant d’avoir des rendez-vous. Cela peut engendrer un début de prise en charge tardif et la perte d’un temps précieux avant le début du traitement, qui est d’autant plus efficace que l’enfant est jeune.
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