Pour analyser les relations entre les acteurs nous avons utilisé une cartographie du web.
Comment obtenir une telle carte ?
Dans le but d’analyser les différents sites web concernant la dyslexie, nous avons d’abord fait une rapide recherche qui nous a permis de cibler une quinzaine de site. C’est devenu notre base de travail. Puis à l’aide du logiciel Navycrawler, nous avons créé un corpus de lien comprenant toutes les adresses des sites en lien avec notre base de travail. Nous obtenons ainsi plus de 300 sites. Une analyse des liens existant entre ces sites à l’aide du logiciel Gephi nous fournit la carte précédente. Chaque « groupe » de site est représenté par une couleur différente. Puis les liens entre ces groupes sont indiqués par les lignes qui parcourent la carte.
Chaque groupe peut être associé à un acteur particulier. C’est pourquoi l’analyse des liens représentés sur cette carte conduit à la compréhension des liens entre les différents acteurs de la controverse.
Une première remarque : l’importance des associations
Une rapide analyse de la carte nous révèle la part importante que tienne les associations dans les questions de la dyslexie. En effet la partie sud-est du graphe n’est occupée que par des sites d’associations.
Zoom sur la partie Sud-Est du graphique
On dénombre ainsi 5 associations sur ce graphe : Apeda, Coridys, Dysmoitout, Apedys, ffdys. Celle qui engendre le plus de lien des Dysmoitout. C’est aussi l’association qui est la plus centrale. Certaines de ces associations, comme Aeda, semblent un peu plus à l’écart. De façon plus générale, les associations ne semblent pas avoir de nombreux liens entre elle. Il n’y a donc que peu de communication entre les différentes associations. Lors de nos entretiens avec des parents d’enfants dyslexiques, nus avons eu le même retour à savoir que les associations ne parler que peu entre elle. Cela conduit à une certaine dispersion des forces : il est difficile d’entendre une opinion tranchée qui serait celle de toutes les associations.
Et le gouvernement ?
Zoom sur la partie Nord du graphique
Le gouvernement semble aussi avoir une place centrale dans le rôle de la dyslexie. Sur le graphe, in peut voir qu’il est en lien avec beaucoup d’autres acteurs : à la fois les associations dans l’est du graphique et, comme nous le verrons pas la suite, avec le domaine médicale plutôt à l’ouest du graphique. Nous avons pu retrouvé cette même observation au cours de nos recherches. Par exemple, c’est l’éducation nationale qui a définit la dyslexie comme un handicap en 2005. De manière plus générale, c’est souvent vers le gouvernement que les associations -ou même le domaine médicale- se tournent pour des questions légales par exemple ou des questions de financement.
Toutefois, on peut remarquer que sa place est moins importante sur la question que certaine association de parents. Sur le terrain, on a ainsi pu se rendre compte que les associations reprochaient souvent au gouvernement de ne pas être assez présent, de ne pas se préoccuper de ce problème. Il n’y a par exemple aucune directive donner aux enseignants en ce qui concerne la dyslexie.
Le domaine scientifique
Zoom sur la partie Ouest du graphique
On peut remarquer l’apport de la psychologie (en rouge) et celui de l’orthophonie (en rose). Le domaine scientifique est un peu à l’écart sur ce graphe. On retrouve cette même analyse dans notre enquête. Par exemple, les associations ont parfois du mal à parler avec les professionnels de la santé impliqués dans la dyslexie.
De plus, à l’intérieur même de la communauté scientifique, on peut remarquer une faible connexion entre les différents spécialistes. Ainsi, sur le graphe, il ne semble pas il y avoir de lien direct entre psychologues et orthophonistes. Bien que cette conclusion soit sûrement trop extrême, les parents d’élèves reprochent aux différents spécialistes de ne pas toujours s’accorder sur le diagnostic et les traitements possibles. Il y donc bien un manque de communication à l’intérieur même du domaine scientifique.
Nous devons toutefois souligner les limites d’une telle analyse. D’une part, certains acteurs comme les professeurs ou les parents n’apparaissent pas clairement sur le graphe. Ils risquent donc d’être confondus avec d’autres acteurs lors de notre analyse (les professeurs peuvent être assimiler à l’éducation nationale et les parents aux associations). D’autre part, les liens affichaient sur le graphe ne signifie pas nécessairement une communication réciproque. Et réciproquement, pas de lien ne signifie pas aucune communication.
Pour compléter notre analyse, voici quelques conflits qui n’apparaissent pas lors de notre analyse du web.
Associations/Parents/Enfants :
Les associations regroupent principalement des parents d’enfants dyslexiques ou même des dyslexiques eux-mêmes. Pourtant, ces trois groupes n’ont pas forcément les mêmes avis. Les associations ne regroupent pas les avis de tous les dyslexiques, ou de tous les parents. Toutefois c’est souvent les associations qui ont le poids le plus important et qui sont donc le plus visibles.
Professeurs/ Éducation Nationale :
Il y a souvent des conflits entre les professeurs et l’éducation nationale. Et cela se retrouve dans le problème de la dyslexie. Les professeurs se sentent souvent désarmés face aux élèves dyslexiques et accusent le gouvernement de ne pas leur donner de moyens. Ils sont souvent beaucoup moins visibles que le gouvernement mais le représentent l’éducation nationale sur le terrain pour les parents notamment. Ce qui peut leur valoir quelques reproches de la part de parents en colère.
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