Pour comprendre ce que vivent les personnes dyslexiques, il peut être intéressant de se livrer à un petit exercice. La table ci-dessous indique les correspondances entre les lettres de l’alphabet latin que nous connaissons, et un alphabet constitué de symboles qui nous sont étrangers. Le but est d’arriver à lire le texte ci-dessous sans chercher à revenir à l’alphabet latin (il ne faut pas chercher à retranscrire le texte avant de le lire, mais au contraire essayer d’établir une correspondance entre le son et le nouveau symbole).

table :

texte:

La difficulté éprouvée lors de la lecture est la même que celle qu’éprouve un dyslexique lorsqu’il cherche à lire un texte. La reconnaissance automatique des caractères n’est pas acquise. Pour surmonter la difficulté, le dyslexique est obligé de chercher dans sa mémoire dans quel mot connu il a déjà vu le caractère, pour se rappeler à quel son il correspond. La difficulté augmente lorsque des lettres ont un son lorsqu’elles sont seules, et un autre lorsqu’elles sont groupées (par exemple, « a » et « u » donnent « au »). Une fois que le son est identifié, il est stocké dans un coin de la mémoire, puis le dyslexique cherche à lire la portion du mot suivante. Lorsque les deux sons sont reconnus, ils sont assemblés pour former un mot.

Pour le mot « bateau » par exemple, un dyslexique devra d’abord identifier le caractère b, se rappeler que le son est « be ». Il procèdera de même pour le a, et formera ainsi le son « ba ». Ce n’est qu’après avoir identifié le son « te » puis le groupement « eau » qui fait « o » et avoir fusionné cette syllabe avec la précédente qu’il découvrira le sens réel du mot. On se rend ainsi très bien compte que les personnes dyslexiques font appel à bien plus de ressources que les personnes normales lorsqu’elles lisent. Ces ressources ont le double désavantage d’être plus longues et plus fatigantes, ce qui explique les difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Être dyslexique revient donc à cela: devoir faire beaucoup plus d’efforts que les personnes normales pour arriver au même résultat, sans que les personnes alentour ne se rendent compte de la difficulté éprouvée.

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