Conclusion

La dyslexie est un trouble de l’apprentissage du langage écrit qui a pris une importance notable dans le débat public depuis la fin du XXème siècle.
Les enfants qui souffrent de cette maladie bénéficient maintenant d’un accompagnement beaucoup plus précis et réfléchis qu’il y a seulement 20 ans. Ce changement dans la prise en charge de cette pathologie ne s’est pas mis en place dans le consensus, et le débat se poursuit encore aujourd’hui. Ce débat est le fruit d’oppositions et de divergences radicales, tant sur l’explication du trouble que sur l’accompagnement qui devrait être proposé aux malades. Il est alimenté par deux éléments majeurs.

D’une part, les scientifiques se sont progressivement intéressés au problème, décelant ainsi des anomalies dans le fonctionnement neurologique des enfants. Cette base scientifique a permis d’alimenter le débat et de trancher certains désaccords.

D’autre part, les parents d’élèves dyslexiques et les associations de malades, de part leur revendications, constituent les principales sources de propositions. Ils sont ainsi vecteurs de changements grâce à leur volonté permanente d’information du grand public et leur pression sur le gouvernement.

 

Bien sûr, il est impossible de trancher entre les différentes positions des acteurs de ces controverses. En effet, les oppositions sont révélatrices de désaccords touchant souvent la conception même de l’éducation. Dans sa manière de percevoir l’éducation des plus jeunes, l’Éducation nationale, mais aussi certains enseignants s’opposent principalement, avec les parents d’élèves et les associations. A la notion d’équité et d’efficacité d’un enseignement de groupe, ces derniers préfèrent l’adaptation aux particularités de chacun.

D’abord, en ce qui concerne l’origine de la dyslexie, l’importance de l’environnement dans l’expression du trouble est source de désaccords. Si certains enseignants et chercheurs y voient la conséquence d’une dérive de l’enseignement et du système scolaire dans son ensemble, d’autres comme les associations de parents d’élèves et les médecins spécialisés dans les centres d’apprentissage considèrent que son origine est principalement neuronale donc génétique.

Ensuite, du fait même de la complexité du trouble, la question du dépistage et du diagnostic se pose. Effectivement, selon certains spécialistes, le dépistage devrait être initié très tôt par les enseignants eux-mêmes en repérant des retards spécifiques sur les activités en lien avec la lecture.  De même, certains acteurs comme les associations de parents d’élèves s’inquiètent de la lenteur de la pose du diagnostic. Ces demandes se heurtent souvent à la complexité du trouble et aux différentes approches des professionnels.

Enfin, le dernier point de controverse analysé est l’accompagnement des enfants dyslexiques. Les parents d’élèves dyslexiques sont souvent confrontés à des obstacles dans l’accès aux soins et aux aides pour la scolarité de leurs enfants. L’éducation nationale cherche à organiser cet accompagnement le mieux possible avec les moyens dont elle dispose et en préservant l’égalité des différents élèves. De plus, les professionnels de la santé émettent des avis parfois différents sur les méthodes à employer durant la prise en charge des dyslexiques.

 

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    Légende :

1. Désaccord sur les aides accordées
2. Désaccord sur les moyens mis en place et la lenteur de la prise en charge
3. Désaccord sur la non mise en place d’un accompagnement spécialisé
4. Désaccord internes entre les partisans des méthodes nouvelles et anciennes d’enseignement
5. Désaccord sur la pose du diagnostic

 

L’évolution de la controverse

 

Cette controverse encore appelée à évoluer pour deux raisons principales.

D’abord, les recherches scientifiques sont toujours actives dans le domaine. Des nouvelles découvertes, telles que celles révélée à la fin de l’année 2013 sont susceptibles de modifier les recommandations des spécialistes et, par conséquent, les demandes des parents et des associations de dyslexiques. De même, celles-ci permettraient de privilégier certaines méthodes d’accompagnement parmi les nombreuses méthodes présentes aujourd’hui.

Ensuite, plusieurs acteurs réclament une prise en charge plus importante et plus complète des enfants dyslexiques. De plus, les inégalités d’accompagnement des élèves en difficultés liées à l’apprentissage de la lecture concernent de plus en plus les associations ainsi que les professionnels de la santé qui y voient une nécessité d’action pour le gouvernement.

Il est donc probable que les controverses autour de la dyslexie s’affinent progressivement, et se concentrent sur des discussions plus pointues.