Au départ, la recherche crée les modèles mathématiques pour la finance. Mais certains chercheurs se sont ensuite interrogés sur leur bien-fondé et sur leur utilisations.L’article [WAR] résume assez bien les principaux acteurs de la recherche.
On peut classer les chercheurs par domaine de recherche:
- la finance quantitative et les mathématiques
- l’épistémologie, l’économie
- la sociologie
Nous avons effectué un entretien avec Michel Fliess qui directeur de recherche au CNRS et qui travaille à polytechnique. Il nous expliqué que pour lui il n’y avait pas de modèles.
La finance quantitative et les mathématiques
En 1900, le français Louis Bachelier (1870-1946), sous la direction d’Henri Poincaré, publie sa thèse Théorie de la spéculation. Il est le fondateur des mathématiques financières et précurseur de la théorie moderne des probabilités. Mais ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que ses travaux sont vraiment reconnus.
«La finance théorique est née en 1973 avec les travaux de Fischer Black et de Myron Scholes,» [WAR]
En 1973, naît une application de la thèse de Bachelier, Fischer Black et Myron Scholes lient le prix d’une option et les variations de l’actif auquel elle est liée.
«Les aspects mathématiques du modèle seront développés peu après par Robert Merton, et la formule Black-Scholes […] et ses différentes déclinaisons serviront de fondement à la création d’un nombre infini de produits dérivés» [WAR]
La mathématisation est faite par Robert C. Merton. Il finalise la formule de Black-Scholes, exemple le plus emblématique de la modélisation mathématique financière. Ils sont consacrés lorsqu’ils reçoivent le prix Nobel de l’économie en 1997. Merton considère que la finance moderne prend forme à la fin des années 1950 et surtout pendant les années 1960. D’autres modèles suivent avec les mathématiciens ou économistes Markowitz, Sharpe, Lintner, Samuelson, Fama. À la fin des années 1960, les modèles mathématiques deviennent plus compliqués (notamment la formule de Black-Scholes en 1973).
Le premier dissident est Benoît Mandelbrot.
Benoît Mandelbrot :
«Les gens ont pris une théorie inapplicable – celle de Merton, Black et Scholes, issue des travaux de Bachelier, qui datent de 1900 – et qui n’avait aucun sens. Je l’ai proclamé depuis 1960. Cette théorie ne prend pas en compte les changements de prix instantanés qui sont pourtant la règle en économie. Elle met des informations essentielles sous le tapis. (…) Il était inévitable que des choses très graves se produisent. Les catastrophes financières sont souvent dues à des phénomènes très visibles, mais que les experts n’ont pas voulu voir »
Benoît Mandelbrot (1924-2010) est un mathématicien franco-américain. Il est très critique sur la théorie de Black & Scholes. En 2004, il publie Une approche fractale des marchés dans lequel il propose une nouvelle approche par les fractales.
L’épistémologie et l’économie
Aujourd’hui le prolongement du travail de Mandelbrot est fait par Christian Walter. Son travail de recherche porte sur la modélisation des cours boursiers. Pour cela, il étudie le réalisme des modèles mathématiques. Pour lui, la crise n’a rien changé, il faudrait faire un diagnostic complémentaire de la crise et une proposition d’un cadre conceptuel nouveau. Pour cela il faudra rassembler différentes disciplines : la philosophie, les sciences politiques, la sociologie, l’histoire de la pensée, l’économie et l’actuariat les postulats de la finance moderne.
Le philosophe des sciences du hasard Nassim Nicholas Taleb,est un praticien des mathématiques financières , il est aussi spécialisé dans l’épistémologie des probabilités. Il a été courtier à Wall Street pendant vingt ans. Il est proche de Mandelbrot, il est connu comme le « dissident de Wall Street». Il est l’auteur de la théorie de cygne noir qui est détaillé dans l’article : Les crises sont-elles pour autant plus rares ?
La sociologie
Donald MacKenzie est un sociologue. Il étudie l’interaction entre la sphère théorique et son influence sur les acteurs. Il développe la théorie de la performativité. Il est l’auteur d’un rapport sur l’équation de Black & Scholes : An equation and its worlds: Bricolage, Exemplars, Disunity and Performativity in Financial Economics.