Aujourd’hui, le débat est ouvert au sujet des pesticides, notamment dans le milieu agricole. On distingue alors plusieurs opinions différentes.
Les conservateurs
Dès leur apparition à la moitié du XXèmesiècle, les bénéfices des pesticides sur la stabilisation des récoltes et l’augmentation du rendement ont conquis le milieu agricole. Aujourd’hui encore, malgré les débats suscités par les liens possibles entre maladies et pesticides, de nombreux agriculteurs sont restés fidèles aux produits phyto-sanitaires (95 % des agriculteurs en France sont recensés comme conventionnels, c’est à dire utilisant des pesticides). Selon Paul François :
« [Les agriculteurs] ont tous étés formatés pour une agriculture intensive basée sur la chimie »
Les pesticides mis en causes
Toutefois, certains agriculteurs prennent conscience des dangers des pesticides pour la santé et luttent pour leur limitation ou pour la reconnaissance de certaines pathologies comme maladie professionnelle par la MSA, à l’instar de Paul François. Ils sont représentés ou soutenus par des associations de victimes, comme Phyto-victimes ou Générations Futures. Ces associations prennent de l’ampleur depuis leur création, autant par leur rôle toujours plus influent dans les débats d’autorisation de mise sur le marché des pesticides que par le nombre d’adhérents croissants. Elles dénoncent le silence et le déni de la communauté agricole devant la situation.
L’omerta
Il existe une omerta autour des dangers des pesticides dans la communauté agricole.
De nombreux agriculteurs nient le fait que les pesticides soient un danger, ou ils occultent les cas de maladies dont souffrent leurs collègues. L’utilisation des pesticides pour de nombreux agriculteurs est ancrée dans leurs habitudes, et l’évocation de leur vulnérabilité face aux produits qu’ils utilisent pour exercer leur métier est un problème difficile à évoquer. Pierre-Michel Périnaud, de l’association Alerte Médecins Pesticides et Michel Mazé en font le constat, lors de leurs interventions pour sensibiliser les agriculteurs à une réduction de l’emploi des pesticides.
Finalement, si le débat est toujours d’actualité, c’est que c’est la quantification des risques qui est difficile à établir, et qui laisse l’expertise dans une impasse, notamment à cause des problèmes liés à l’effet cocktail et aux faibles doses.