La maladie de Lyme fait partie des maladies vectorielles à tiques, elle est transmise par une piqûre. Qui sont ces bêtes au pouvoir si pathogène ?
Les tiques Ixodida, sont des arachnides acariens. Leur particularité est de se nourrir de sang de vertébrés: ce sont des ectoparasites.
Pour plus d’information sur leur mode de vie, leur environnement et leurs morsures.
Des tiques partout ?
Ce qui fait la force de ces parasites, c’est leur capacité d’adaptation. Aujourd’hui, on les trouve presque partout sur la planète. Les pays Européens ou Nord-Américain (de types tempéré, continental, méditerranéen …) sont particulièrement touchés: ils possèdent des conditions favorables à leur développement.
Aux États-Unis, ce sont les Ixodes scapularis et les Ixodes pacificius qui dominent.
En Europe et en France, la tique la plus fréquente est Ixodes Ricinus. Mais on trouve aussi en grande quantité les espèces Dermacentor Reticulatus et la Rhipicephalus Sanguineus.
En France, les espèces endémiques ont besoin d’eau; elles restent souvent à ras du sol en attendant de trouver une proie et ne grimpent pas aux arbres. La vigilance doit être particulièrement accrue de mai à octobre, bien que les grosses chaleurs et la faible hydrométrie de juillet et août ralentissent leur activité.
Une attention particulière doit être portée à la densité de répartition des tiques. Les associations de patients et les médecins pro-Lyme avancent que les chiffres liés à la maladie de Lyme sont sous-estimés et que les tiques sont beaucoup plus nombreuses que ce qui est officiellement avancé. La quasi-totalité de la population peut être piquée par des tiques. Cependant, il ne faut pas amalgamer « être piqué par une tique » et « avoir la maladie de Lyme ». Toutes les tiques ne sont pas vectrices de la maladie (en Alsace, région très touchée, 40% des tiques portent des borrélioses selon le Pr Benoît Jaulhac), et les bactéries responsables de la maladie ne sont pas toujours transmises lors de la morsure.
L’augmentation du nombre de cas ces dernières années serait en lien avec un accroissement de la population de tique. C’est que des équipes de recherche essayent d’étudier pour mieux prévenir la maladie.
Cycle de Vie rythmé par des repas de sang
Le cycle de vie de ces arachnides est étonnamment long, il s’étend sur plusieurs années (4 ans en moyenne). Et c’est cette longévité qui en fait les parfaits réservoirs de bactéries et de virus qu’on redoute aujourd’hui. Il y a 4 stades dans la vie d’une tique, et pour évoluer elle a besoin de se nourrir de sang.
Plus d'informations sur le cycle de vie des tiques
Œuf : la tique adulte pond une grande quantité d’œufs car le taux de mortalité avant l’âge adulte est très élevé. (1 pour 1000). L’œuf éclos après 3 ou 4 semaines
Larve : (avec 3 paires de pattes, 4 pour l’adulte) doit chercher un premier hôte pour un repas d’une durée de 3 à 4 jours. Elle peut alors entamer sa première mue.
Nymphe : la mue ainsi que l’étape nymphaire de 1 à 4 mois se fait sur le sol. Comme pour le stade précédent, la nymphe va chercher un hôte, généralement un petit mammifère. Suite au repas, elle tombe sur le sol, pour une nouvelle mue.
Adulte : une fois la mue terminée, la tique se met en quête d’un dernier hôte sur lequel elle prendra un repas d’une à deux semaines. C’est sur l’hôte que mâle et femelle se rencontrent et s’accouplent. Le mâle meurt et la femelle reste accrochée encore quelques jours, elle peut alors grossir jusqu’à 30 mm. Finalement, elle se laisse tomber une dernière fois, pond ses milliers d’œufs (20 000 pour la tique Ricinius ) et meurt.
En dehors des repas, la tique jeûne. Elle capte l’eau dans l’air ambiant et attend des conditions favorables pour poursuivre son développement. Ces périodes d’attentes peuvent être très longues, d’où la longévité record pour un acarien.
À chaque repas, la tique peut ingérer des bactéries présentes dans le sang de l’hôte. Une tique adulte aura ingéré le sang de 2 animaux en moyenne. Le risque de trouver des agents pathogènes croît avec l’âge de la tique.
C’est donc pendant le repas que la tique transmet la maladie de Lyme.
Une morsure facilitant la transmission des bactéries
Prenons l’exemple d’une tique adulte. Suite à ses repas sur les hôtes eux-mêmes porteurs de maladie, elle a, au cours de sa vie, « collecté » une panoplie de bactéries et virus.
Lorsqu’elle trouve sa dernière proie, elle s’agrippe à elle et cherche l’endroit propice (non visible comme le dos par exemple) pour ingérer son sang.
Elles coupent ensuite la peau grâce à des crochets et détruit les cellules de sa victime par les enzymes contenues dans sa salive. L’hôte ne ressent aucune douleur car des substances anesthésiantes sont également présentes dans la salive de la tique. Son repas commence, la tique aspire le sang et recrache de la salive sous la peau de son hôte.
Par ailleurs, dans le cocktail salivaire de la tique, il y a également des molécules affaiblissant le système immunitaire de l’être piqué. Localement, les cellules immunitaires ne sont plus capables de détecter les molécules et bactéries étrangères et donc de produire des anticorps pour se défendre.
C’est pourquoi les tiques sont un vecteur de maladie redoutables, non seulement elles injectent directement dans l’hôte toute sorte de bactéries et de virus etc… mais en plus leur salive les cachent du système de défense.