Lyme est une maladie dont le nombre de cas a fortement augmenté ces dernières années.
La cause ? Une augmentation de la population de tiques. Finalement, s’il y a plus de tiques dans la nature, les bactéries peuvent alors mieux se propager. Cela pourrait expliquer l’augmentation du nombre de cas de malades de Lyme.
Que ce soit en Europe ou aux États-Unis, la population de tique semble s’accroître continûment. Aujourd’hui, on voit une augmentation de 44,7% de comtés américains dans lesquels on trouve des tiques.
De même en Suisse, on trouvait 25 tiques adultes sur 100m² en 1998, alors que 2 ans auparavant, il n’y en avait que 12 pour 100m².
Distribution par comté des tiques I. scapularis et I. pacificus (a) 1907–1996, (b) 1907–2015. Population établie (rouge ou vert) plus de 6 tiques à deux stades de vie sur une année. Population reportée (bleue ou jaune).
Source : County-Scale Distribution of Ixodes scapularis and Ixodes pacificus (Acari: Ixodidae) in the Continental United States
Lyme une conséquence du changement climatique ?
Les espèces de tiques que l’on trouve dans nos régions tempérées aiment l’humidité et la chaleur. Des études ont montré que les tiques étaient plus actives par temps chaud et humide et sont donc plus à l’affût des proies qui peuvent se présenter.
Mais de manière plus générale, les tiques survivent mieux à des hivers doux. Ces deux dernières années en France nous avons eu des hivers particulièrement chaud pour l’époque, de quoi faire augmenter la population de tique; et la situation semble se répéter dans bon nombre de pays.
Des zones autrefois hostiles aux tiques (haute montagne, pays nordiques) se réchauffent, ce qui permet aux tiques de s’étendre sur de nouveaux territoires.
Les changements climatiques sont donc un paramètre qui explique l’accroissement de leur population et leur dispersion à des latitudes et des altitudes plus élevées. Pour surveiller l’évolution de la population, le plan d’action prévoit de
« Renforcer la surveillance des tiques et élaborer une cartographie du risque et de la répartition des tiques en France »
Modifications anthropiques profitables aux tiques
La tique intervient à plusieurs niveaux de la chaîne alimentaire. Mangée par des petits animaux (lézards, musaraignes, oiseaux) elle se nourrit également de leur sang. D’autre organismes sont soupçonnés de réguler la population de tiques (champignons, acariens entomophages, insectes).
Les interventions humaines sur son environnement ont des conséquences :
- Les insecticides et les fongicides tuent certains insectes qui se nourrissent des tiques.
- La chasse et la réduction des forêts diminuent le nombre de grands prédateurs
- Les tiques cherchent de nouveaux hôtes (dont les humains).
- Le nombre de petits rongeurs principaux porteurs de tiques augmente, donc les tiques prolifèrent.