Lors de la piqûre d’une tique, sous réserve qu’elle soit porteuse de la maladie, Lyme n’est pas inoculée à coup sûr à l’homme. De plus, dans 95% des cas, sa réponse immunitaire en cas d’infection permet d’éliminer la borréliose. Être piqué par une tique ne signifie donc pas forcément la nécessité d’un traitement (voire schéma).
Toutefois, le risque d’être atteint de la maladie de Lyme est loin d’être nul. Alors, une fois le diagnostic établi, peut-on guérir de la maladie de Lyme ? Existe-t-il un traitement, et quel est-il ?
Le traitement antibiotique, le seul reconnu
La source de la maladie est nécessairement une bactérie de type Borrélia. Afin de lutter contre une bactérie, on a en général recours à des antibiotiques, et il s’agit d’ailleurs du seul traitement reconnu à ce jour, pour traiter les effets cutanés et articulaires de la maladie.
La prise en charge au premier stade de la maladie de Lyme, recommandée par la revue Prescrire, [Tome 35 numéro 379] consiste à prendre un des trois antibiotiques suivants : doxycycline, amoxicilline, céfuroxime. Chacun doit être pris pendant 10 à 14 jours, avant de voir les effets sur l’érythème migrant. Si, selon Prescrire, 90% des patients guérissent grâce au traitement, on observe quelques 4% de rechute dans les 6 mois qui suivent l’apparition de l’érythème. On peut également observer une persistance des symptômes, mais sans lien avéré avec une persistance de l’infection.
Ces médicaments ont pour principal effet secondaire des troubles digestifs, sans complication grave. Cependant, la doxycycline est à proscrire pour les enfants de moins de 8 ans et les femmes enceintes à cause d’éventuels effets secondaires. L’antibioprophylaxie systématique après une piqûre de tique n’est pas recommandée.
D’autres traitements ?
Les recommandations énumérées ci-dessus ne font pas nécessairement l’unanimité auprès de tous les médecins. D’abord, étant donné qu’aucun traitement n’est censé être prescrit tant que la maladie de Lyme n’est pas diagnostiquée, et que les tests sont sujets à controverse, certains professionnels proposent d’autres méthodes de dépistage. On peut citer par exemple le professeur Luc Montagnier, et sa société Nanectis, qui utilisent « la mémoire de l’eau », qui n’est pas un principe démontré [revue Sciences et Avenir de mai 2017].
Par ailleurs certains médecins n’hésitent pas à proposer des traitements alternatifs, bien que non reconnus officiellement. On peut citer notamment un essai clinique, initié par la vice-présidente du fonds pour la recherche « I for Lyme » [revue Sciences et Avenir de mai 2017], consistant à tester un antiseptique directement sur les malades. En dehors de toute considération sur la volonté de faire avancer les résultats sur la maladie de Lyme, toute recherche médicale doit être encadrée, qui plus est lors d’essais sur des patients. D’autres méthodes de traitement utilisent des antibiotiques mais à long terme (plusieurs mois/années), outres le fait que l’efficacité n’est pas reconnu, les antibiotiques traîtent tout sans vraiment savoir quelles bactéries ils détruisent. D’autant, que l’utilisation de ces derniers rendent les bactéries plus résistantes, un problème majeur pour la santé mondiale.
Les traitements alternatifs ont également un prix et ne sont évidemment pas remboursés. De plus les médecins ont des honoraires très élevés, leur expertise pouvant coûter de 60€ à 160€, d’après l’enquête de la revue Sciences et Avenir. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins désapprouve ces pratiques dont il condamne le manque de moralité. Plusieurs médecins on déjà été condamnés pour des traitements prescrits mais non reconnus.
La possibilité d’un vaccin
Un vaccin contre la maladie de Lyme a déjà été commercialisé aux Etats-Unis, sous le nom de Lymerix. Arrêté en 2002, il n’était pas assez immunogène, et nécessitait plusieurs rappels, selon le Docteur Benoît Jaulhac. En Europe, aucun essai n’a abouti, notamment car contrairement aux Américains, les Borrélias existent en 3 souches différentes, ce qui rend son intérêt moindre. Cependant, d’après son communiqué de presse, le groupe Valneva SE a obtenu l’accord, fin 2016, par la Food & Drug Administration aux Etats-Unis et l’autorité de santé belge, de mener des essais cliniques de leur vaccin. Ces essais sont dits de phase I, c’est-à-dire que le vaccin sera injecté à 180 sujets sains.