Des tests controversés

En France, deux tests sont commercialisés le test ELISA et le Western Blot. Mais le deuxième n’est utilisé uniquement comme un test de confirmation. Ils fonctionnent sur un principe légèrement différent mais sont tous les deux des méthodes indirectes; ils ne détectent pas les bactéries dans l’organisme mais les anticorps (cellule de réaction immunitaire).

Ci-dessus une explication des deux méthodes 

Pour en savoir plus sur le test ELISA

ELISA

Schéma de principe du test ELISA [17]

Ou méthode immuno- enzymatique Elisa, est le premier test à faire en France lorsqu’on soupçonne la présence de la maladie de Lyme. Mais il faut savoir que c’est en réalité une famille de test. On utilise des test Elisa entre autre pour détecter le VIH.

C’est un test dit indirect. Il faut donc que le système immunitaire ait détecté l’intrusion d’un agent étranger. Naturellement, lorsque ce corps étranger est présent, notre organisme va produire des substances pour se défendre. Celles-ci sont des anticorps, et réagissent par complémentarité de forme par rapport aux bactéries comme on le schématise ci-après.

Les tests ne donnent pas le même résultat selon le temps [18]

Le test Elisa consiste à détecter si notre organisme produit les anticorps.

C’est donc un test avec une fenêtre sérologique c’est-à-dire qu’avant un certain temps l’organisme peut ne pas voir la présence des pathogènes. De fait, il ne produit pas d’anticorps et ELISA conclut par la négative.

Durant une période les pathogène et les anticorps cohabitent. C’est à ce moment que l’on traite les maladies au mieux.

Mais il arrive que l’organisme soit capable d’éradiquer Lyme, sans intervention de médicaments. A l’aide des anticorps, il réagit suffisamment pour détruire les pathogènes. Mais les anticorps persistent, alors que l’on est plus malade et donc on peut toujours être détecté positif.

Pour la maladie de Lyme, le résultat du test est très sensible au temps d’exécution de celui-ci. Même si la fiabilité d’ELISA reste très controversée, certains spécialistes, les sceptiques, affirment que s’il est utilisé au bon moment les résultats sont très précis.

À cause de la salive de tiques aux propriétés anesthésiantes, les borrélies peuvent passer inaperçues: donc pas d’anticorps produits par l’organisme. Il en résulte que juste après une piqûre, voire quelques semaines plus tard, le test est négatif.

 

Pour le savoir plus sur le test WESTERN BLOT

Western Blot

Schéma de principe du Western Blot [19]

En France, lorsque Elisa est positif, le médecin demande confirmation avec un Western Blot (WB). WB est un test indirect. On sépare d’abord les éléments pathogènes qui se trouvent dans le sérum (liquide sanguin dépouillé des cellules et protéines de la coagulation) du patient en faisant passer un courant électrique dans l’échantillon. Puis on met différents anticorps dans la solution. Si un type de bactéries recherchées est présente, les anticorps complémentaires se fixent. Puis ils peuvent être mis en évidence par différentes techniques. 

D’autre tests détectent les borrélies :

  • Les PCR (Polymérase Chain Reaction) vont amplifier l’ADN des bactéries jusqu’à ce que sa quantité soit suffisante pour être détectée.
  • Les biopsies sont suivies d’une observation directe; on prélève et on regarde au microscope. Le problème est que cette observation est très locale, on peut passer à côté de la bactérie.

Ce qui est prescrit en France, c’est d’abord le Test Elisa puis s’il est positif, une confirmation est faite grâce au Western Blot. Or cette façon de procéder est un des points les plus contestés des associations de malade. Elles estiment que le test Elisa est une barrière qui empêche les malades d’accéder au traitement. En effet, si un des tests est négatif, selon eux, les médecins rayent la maladie de Lyme des possibilités.

Sur ce point les autorités médicales affirment que le test Elisa est assez performant, notamment les dernières versions commercialisées. De plus, aux États-Unis, en Allemagne … les recommandations officielles préconisent Elisa puis Western Blot. Le Dr. Perronne explique cette uniformité par l’unicité de la source de diffusion des connaissances sur la maladie de Lyme. “Née”  outre atlantique, là-bas c’est l’IDSA (Infection Desease Society of America) qui a établit les premières normes, et cette autorité médicale était représentée lors de la conférence de consensus sur la maladie de Lyme en Europe. D’où une possible influence sur les décisions prises.

Face au doute, les malades envoient des échantillons à des laboratoires privés ou étrangers pour demander des Western Blot. Cette pratique se fait à leur frais. Or les tests coûtent de 50 à 170€ en France, jusqu’à 950$ pour les tests du laboratoire américain Galaxy Diagnostic, et on trouve des tests à 1880€ chez un laboratoire belge. C’est un véritable problème dans un pays où la santé est censée être accessible à tous.

 

Leur fiabilité est mise en cause. Sont-ils efficaces ? Sont-ils adaptés ?
Mais derrières ces questions, on voit apparaître de dangereuses dérives tarifaires appliquées par certains laboratoires.