Médecins

Nous décrivons ici la position des médecins et des généralistes non spécialistes de la maladie. Ceux-ci sont en première ligne et doivent répondre rapidement à des patients souvent perdus qui attendent des réponses concrètes et justes à leurs souffrances. Si la forme primaire de Lyme est suffisamment connue pour pouvoir être correctement diagnostiquée, les formes secondaires et tertiaires sont bien plus dures à déceler. Cela est dû à la multiplicité des symptômes qui ne sont pas forcément spécifiques à Lyme. N’étant pas des spécialistes, ils ne peuvent pas toujours avoir un diagnostic et un discour adapté : certains ne penseront même pas à Lyme si un érythème n’est pas présent. Ils mèneront dès lors les malades vers d’autres pistes (psychiatriques par exemple) pas toujours adaptées. A l’inverse, ils sont parfois confrontés à des malades persuadés d’être atteint par la maladie de Lyme suite à des recherches sur Internet ou des tests frauduleux et refusant un autre diagnostic. Les relations entre patients et médecins se dégradent alors et l’incompréhension demeure.

Marc Arer [43]

Les spécialistes de tous bords demandent une meilleure formation des médecins pour qu’ils soient en capacité de répondre à leurs malades. Malheureusement, depuis quelques années, cela a donné lieu à certaines dérives. Les médecins généralistes doivent aujourd’hui suivre la ligne officielle dictée par les Autorités Sanitaires. Cependant, certains estiment celle-ci erronée. Ils décident alors de suivre leurs propres normes dans le but, selon eux, d’apporter des réponses aux souffrances de leurs malades. Ils sont souvent soutenus dans ce geste par les associations de patients. Beaucoup sont aujourd’hui poursuivis par l’Assurance Maladie. On peut penser notamment au Dr Marc Arer, condamné en juillet 2016 à six mois d’interdiction d’exercer pour avoir prescrit trop de bilans sanguins et de traitements supplémentaires par rapports aux préconisations officielles. Aujourd’hui, il fait partie des signataires de « L’Appel des 100 médecins », pétition ayant pour but de sensibiliser le Ministère de la Santé à une meilleure détection et prise en charge de la maladie de Lyme.

 

Il n’y a pas que les médecins qui dérogent aux règles

Viviane Schaller [44]

nationales. L’affaire Viviane Schaller en est un bon exemple. Cette gérante de laboratoire d’analyses biologiques à Strasbourg fut condamnée à 9 mois de prison avec sursis pour escroquerie au préjudice de l’assurance-maladie. En effet, elle a appliqué un protocole de dépistage non homologué : une utilisation systématique d’un Western Blot  depuis 2006. Ses convictions se rapprochent de celles des pro-Lyme. Elle s’oppose vigoureusement à l’idée selon laquelle un test ELISA négatif permet de réfuter la maladie de Lyme. Elle juge ne pas avoir enfreint de règles et estime ELISA comme un test douteux qui ne peut suffire. Cependant, son laboratoire a été définitivement fermé suite à cette affaire.