Biopirates ou chercheurs ?, SOURCE : Groupe de controverses
La biopiraterie, qui est donc une notion récente, est souvent utilisée par les organisations internationales, telles que les ONG. Dans l’affaire du Quassia, c’est la Fondation France Libertés qui a déclenché les conflits, en accusant l’IRD de biopiraterie, là où l’institut se voyait réaliser des recherches à la suite des actes de bioprospection sur le terrain. Selon les chercheurs réalisant des actes de bioprospection, cette dernière correspond à une étape obligatoire de la recherche sur des molécules. Les chercheurs vont réaliser des recherches sur le terrain, ils essaient de découvrir et de comprendre les vertus des plantes. Pour découvrir ses vertus, ils commencent leurs recherches à partir des savoir des autochtones, qui leur permettent de voir comment les plantes étudiées peuvent être utilisée, comment elles agissent. Cette bioprospection est souvent suivies de recherches en laboratoire. C’est à partir de cette bioprospection et aux raisons qui ont poussé les chercheurs à réaliser cette bioprospection que les chercheurs peuvent être financer par des fonds privés.
IRD VS France Libertés, SOURCE : Groupe de controverses
La Fondation considère que les actes de bioprospection réalisés dans le cadre de la recherche contre le paludisme auprès des populations guyanaises peuvent être perçus comme de la biopiraterie. La Fondation définie la biopiraterie comme ceci :
La biopiraterie, c’est la privatisation du vivant et des savoirs traditionnels sur la biodiversité, notamment par le biais de brevets. Elle désigne l’appropriation illégitime des connaissances traditionnelles des peuples autochtones sur l’usage des ressources génétiques, sans leur consentement et sans partage des bénéfices liés à la valorisation des ressources.
SOURCE : www.france-libertes.org
La Fondation pense que la déposition de brevet de la part de l’IRD auprès de l’Office Européen des Brevets (OEB) est un acte de biopiraterie. Pour eux, ce brevet représente la limite qui existe entre un acte de biopiraterie et de . Le brevet déposé par l’IRD sur la molécule Simalikalactone E, ou « SkE » qui possède des propriétés antipaludiques. Ce brevet avait pour objectif d’obtenir l’exclusivité de l’exploitation de la molécule. Or cette molécule, les chercheurs de l’IRD ayant réalisé les recherches sur le Quassia Amara l’ont découverte avec l’aide des savoirs des populations guyanaise à partir de questionnaires. Grâce à ces questionnaires, les chercheurs ont découvert les vertus antipaludiques du Quassia, déjà connues des autochtones. Les chercheurs considèrent qu’ils sont à l’origine d’une invention, alors que France Libertés affirment au contraire qu’ils n’auraient fait que de s’inspirer de savoirs ancestraux et de les breveter. D’après France Libertés, l’institut de recherche devient :
Propriétaire du médicament créé à partir d’une plante utilisée par une population autochtone depuis des décennies et dont les savoirs étaient déjà connus.
SOURCE : www.france-libertes.org
Selon France Libertés, l’institut s’attribue alors les mérites de la découverte de cette molécule, le SkE, alors que le mérite devrait revenir aux autochtones. Ce sont ces derniers qui ont découvert les vertus pharmacologiques de cette plante dès le XVIIIème siècle par l’esclave affranchi Graman Quacy, et l’utilisent depuis. La Fondation considère donc que l’Institut a « profité d’un savoir déjà existant, et sans en informer les détenteurs. »
Pour toutes ces raisons, la Fondation considère donc que la brevatisation de cette molécule correspond au premier acte d’une biopiraterie. Il y a donc des différences de définition importantes entre les différents acteurs de ce débat, qui les amène à se positionner de manière différente que le sujet.
Tandis que les contradicteurs de l’IRD dénoncent un cas caractérisé de « biopiraterie » qu’ils définissent comme un « vol », une « appropriation illégitime des savoirs ancestraux », l’IRD et plus généralement les chercheurs concernés remettent en question l’existence même de cette catégorie. Selon eux, le terme « biopiraterie » est totalement déconnecté de la réalité puisqu’aucun vol ne peut être caractérisé : le Quassia Amara est une plante présente depuis des millénaires et exploitée par tous. Aucun propriétaire susceptible de subir un « vol » ne peut donc être déterminé. De surcroit, le brevet ne porterait que sur une molécule dont les populations autochtones n’avaient absolument pas connaissance. Ils préfèrent donc parler de « bioprospection » qui correspond selon eux à une étape indispensable du processus de recherche.
Les auteurs de cette bioprospection ne se comme des biopirates. Ils se perçoivent au contraire comme des sauveurs de l’humanité apportant le remède contre le paludisme et non comme des pirates sauvages pilleurs de savoirs.
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