Le débat économique

Initialement ERDF prévoyait que le projet s’autofinancerait avec les économies réalisées sur les opérations réalisées à distance (changement de puissance, relevé de compteur…). Un tel succès a déjà été vu en Italie où l’installation de compteurs communicants a été rentabilisée dès 2011.

Pour être sûr d’effectuer des économies en se débarrassant des frais d’intervention, Enedis prévoit de rendre payantes, les opérations de relevé de compteur ou de changement de puissance aux personnes ayant refusé l’installation du compteur Linky, sauf cas exceptionnels.

L’un des points qui a fait débat était le fait qu’Enedis se réserve une marge de rémunération par intérêt. La Cour des Comptes a dénoncé dans son rapport ces conditions de rémunération qu’elle juge trop avantageuses pour Enedis, et surtout les sages ont dénoncés le fait que cette rémunération importante se fera partiellement grâce au TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité) jusqu’ici réservé aux frais de gestion du réseaux. D’autant que d’après la cour des comptes le projet ne sera financièrement pas rentable.

S’il n’y a pas d’augmentation sur le TURPE d’ici 2021 comme prévu, cela ne signifie pas pour autant que ce projet n’est pas financé partiellement par le TURPE, et c’est en partie ce que reprochait Stéphane Lhomme à Enedis lorsque nous l’avons interrogé. Lui regrettait qu’Enedis utilise ses fonds propres pour financer un projet qu’il jugeait inutile pour les consommateurs, au lieu d’utiliser ces fonds pour améliorer le réseau, enterrer les câbles etc…

Le compteur Linky permettra une hausse de la concurrence entre les différents acteurs. Avec l’introduction de plus d’index, les fournisseurs pourront proposer des heures très creuses, des heures très pleines…

En terme d’emplois, Enedis affirme que son projet crée des emplois (10000 emplois directs) dont des usines de compteurs. Enedis pense aussi exporter son savoir-faire en fabricant des compteurs communicants pour l’étranger et en jouant la carte de la maintenance de cette importante flotte de réseau (la durée de vie de ces compteurs est évaluée à 15/20 ans, d’après le cadre d’Enedis interviewé).

Lors de l’interview, Stéphane Lhomme a également critiqué le coût environnemental du projet, pour lui, cette opération consiste avant tout à remplacer 35 millions de compteurs fonctionnels par des compteurs dont la fabrication, l’installation etc… n’aura pas un impact environnemental moindre. Cependant Enedis s’engage à recycler 100% des anciens compteurs.