Estimer l’efficacité d’une taxe, c’est avant tout évaluer l’adéquation entre le principe sur lequel elle repose, donc les objectifs fixés, et les effets qu’elle entraîne sur les agents économiques. C’est ainsi que certains économistes définissent le rôle principal d’un instrument de politique économique :

Entretien avec François Lévèque, économiste

De fait, l’économiste ne s’intéresse pas au bien fondé des principes politiques; lorsqu’il est consulté par des acteurs politiques, il peut être assigné à deux tâches : définir l’objectif économique optimal ou évaluer le coût minimal que la réalisation d’un objectif prédéfini entraîne. Or, en matière environnementale, il s’avère extrêmement complexe d’estimer l’objectif optimal de pollution et c’est un sujet débattu à à l’échelle internationale. C’est pourquoi les économistes de l’environnement se concentrent surtout sur l’élaboration de l’instrument le plus adapté à la réalisation du but politique fixé.

L’efficacité de l’écotaxe est un des sujets qui a été les plus débattus du fait de la méconnaissance de ses objectifs et donc de la difficulté à évaluer ses impacts. Si certaines études ministérielles concluent à l’absence d’impacts négatifs sur les entreprises de transport, notamment grâce à la mesure de répercussion qui accompagne la taxe, d’autres acteurs affirment qu’elle a été mal conçue et soulignent ainsi les effets pervers qu’elle entraîne.

Cependant, derrière le débat autour de la performance de l’écotaxe réside avant tout un autre questionnement : celui de l’efficacité de la taxe en tant qu’instrument de politique économique d’internalisation des externalités. Cette controverse, davantage présente dans le milieu scientifique, est déterminante car elle amène les acteurs à critiquer l’écotaxe et à proposer des alternatives.

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