L’Observatoire des Politiques et des Stratégies de Transport en Europe (OPSTE) a été créé en 2000 à la demande du ministre chargé des Transports en vue de placer l’analyse des systèmes et des politiques de transport dans un cadre international et en particulier européen. Son directeur est Michel Savy, autrement professeur à l’université Paris-Est.
Il est composé d’un collège d’experts indépendants qui se réunit trois fois par ans afin de rendre compte des évolutions techniques, sociales et économiques du secteur du transport en interrogeant l’homogénéisation au niveau européen. L’Observatoire partage les résultats de ses analyses sous la forme d’un Bulletin Officiel intitulé «Transport-Europe» dont la ligne éditoriale est de présenter synthétiquement les évènements marquants sous l’angle d’une thématique différente à chaque fois.
Le numéro d’octobre 2014 portait sur le thème «crise et innovation» : rappelant que «L’activité de transport en Europe continue de refléter, souvent de manière amplifiée, le climat général de l’activité.», il remettait en perspective de la crise économique les différentiels d’aménagements des infrastructures et les modes de subvention qui les sous-tendent :
Pour la tarification routière, notamment pour les poids lourds, le modèle lancé par la Suisse puis l’Allemagne se diffuse de façon très inégale à l’intérieur de l’Union. Il est vrai que l’affectation du financement de l’entretien et des investissements aux usagers ou aux contribuables devient ardue quand les finances publiques sont fortement contraintes.
Dans le même bulletin, il met en évidence l’échec récent de l’écotaxe française en résumant les étapes qui ont amené à son abandon. Si l’objectif de l’écotaxe était d’internaliser une partie des coûts externes de la route, tout en alimentant le budget de l’AFITF, c’est la controverse que le projet a suscité qui a amené à son abandon :
Sa mise en place technique a tardé et, dans un contexte politique et économique changé, une opposition s’est cristallisée au plan régional, un mouvement social rassemblant notamment patrons et salariés du système agro-industriel breton en crise (les « bonnets rouges ») reprenant les revendications des professionnels routiers hostiles à une augmentation de leurs charges.