- Quelle position le médecin généraliste possède-t-il dans le parcours du patient alcoolo-dépendant ? En quoi son rôle est-il majeur ?
Les médecins généralistes représentent le premier contact du patient alcoolo-dépendant et très souvent son premier pas dans sa volonté de guérison, puisqu’il s’agit du professionnel de la santé avec qui il est le plus facile d’obtenir un rendez-vous. C’est pourquoi ces médecins ont une position charnière.
- En quoi le médecin généraliste est-il un véritable acteur dans la controverse du baclofène ?
Pour comprendre cette position particulière, il faut bien se rendre compte de la situation de la substance du baclofène, commercialisé sous le nom de Liorésal, dans les autorisations publiques de mise sur le marché. Le médicament possède une AMM s’il est utilisé comme myorelaxant dans le cadre d’une prescription pour traiter des spasmes musculaires. C’est pourquoi il est partiellement remboursé par la Sécurité Sociale.
Cependant, un entretien avec une pharmacienne nous permet d’affirmer que le médicament peut très bien être prescrit hors AMM pour traiter l’alcoolo-dépendance et être remboursé, peu importe les doses prescrites par le médecin, dans la mesure où seul le médicament en lui-même est pris en compte dans le remboursement ou non de celui-ci.
Ainsi, les médecins généralistes n’ont pas d’interdiction formelle de prescrire du baclofène aux patients qui pourraient en nécessiter ou bien même en vouloir après s’être renseigné au préalable sur des sites associatifs comme Baclofène.org. A ce choix crucial laissé au jugement du médecin, certains, comme le Dr Lasserre, que nous avions interviewée, répondent que sans AMM et sans reconnaissance par l’Etat de la sécurité du médicament, aucun risque mettant en jeu la santé du patient ne peut être pris délibérément.
Un patient ayant consulté son médecin généraliste peut être amené à être redirigé vers un psychologue, plus spécialisée dans ce type de trouble.