-
Dans le rapport de la SFA datant de juin 2011, intitulé Baclofène : le rapport scientifique du groupe de travail de la SFA, l’association fait une rétrospective des études passées.
-
Entre autres, il est intéressant de citer une étude réalisée en 2000 aux Etats-Unis, laquelle s’est servie de rats qui ont été rendus physiquement alcoolo-dépendants. L’administration de la molécule de baclofène a contribué à diminuer l’intensité des signes de sevrage avec des aspects de sédation plus ou moins marqués.
Ce graphique montre l’évolution des signes de sevrage, mesurés selon une échelle pré-établie, en fonction du temps, à différentes doses d’administration. On observe une baisse de ces signes, encore plus importante si la dose absorbée est forte, puis un retour à l’état initial quelques heures le traitement.
-
En 2002, une autre étude américaine, intitulée Rapid Suppression of Alcohol WIthdrawal Syndrome a transposé l’expérience sur des rats précédemment mentionnée, à des cas cliniques. L’étude porte sur 5 patients alcoolo-dépendants, consommant 15 à 35 verres par jour, et présentant des signes de sevrages importants. Ces signes sont mesurés selon l’échelle CIWA (Clinical Institute Withdrawal Assessment) laquelle constitue une batterie de tests destinée à mesurer le niveau d’anxiété du patient. Le baclofène est administré à la dose de 10mg tous les huit heures.
Ce graphique illustre la baisse effective du score CIWA des patients au cours du temps, pendant le traitement par le baclofène. C’est un effet qui a lieu quelques heures ou jours après le début de la cure.
Ces études sont-elles fiables et attestent-elles d’une efficacité du médicament ?
Ces études relativement anciennes s’intéressent aux éventuels effets du baclofène sur le comportement du sujet alcoolique, avec des doses très élevées chez les animaux, mais qui restent faibles, comparables aux doses prescrites pour le traitement de des spasmes musculaires, lorsqu’il s’agit des études cliniques. De plus, ce sont des résultats dont il faut se méfier, selon la SFA, puisqu’ils proviennent tous de la même équipe, laquelle emploie toujours les mêmes méthodes, sur des échantillons de patients ou de cobayes peu nombreux. L’efficacité du baclofène est encore en doute à ce moment-là et une administration plus courante chez le patient alcoolique n’est pas encore envisageable.
Plus récemment et dans cette visée, de nouvelles études ont été réalisées. Celle des docteurs Philippe Jaury et Renaud de Beaurepaire sont remises en question.