- Le docteur Philippe Jaury et le docteur Renaud de Beaurepaire ont mené la toute première étude pour tester l’efficacité du baclofène sur l’addiction à l’alcool sur plus de cent patients, et relatent leurs résultats dans un rapport publié en mai 2011 :
181 patients ont commencé le programme, mais seuls 132 ont finalement été au terme du traitement au baclofène au cours duquel ils ont dû augmenter progressivement leur dose de baclofène jusqu’à atteindre leurs posologies efficaces respectives.
Quels sont les résultats de l’étude ?
- 71% des patients ont reçu une dose supérieure à celle autorisée par l’AMM concernant le traitement des spasmes musculaires (75 mg), alors que la moyenne chez les patients volontaires a été de 128 mg, soit une dose bien supérieure aux études réalisées précédemment.
- Parmi les 132 patients suivis, 78 sont abstinents, 21 suivent une consommation normale et 26 n’ont pas réussi à être soignés.
–> Les deux docteurs affirment alors un taux de 80% de réussite, pourcentage rapporté au nombre de patients arrivés au bout du traitement, alors que le taux rapporté au nombre total de personnes initialement volontaires est de 59%.
Pourquoi le baclofène n’a-t-il pas reçu d’AMM à la suite de cette étude ?
- Cette étude a été réalisée dans l’espoir de faire valoir, auprès des instances publiques, la nécessité du baclofène dans le traitement de l’alcoolisme. Cependant, durant notre entretien avec Dr. Philippe Batel, administrateur à la SFA, et médecin addictologue à l’hôpital Beaujon de Clichy, celui-ci nous a fait part d’un sentiment de manque de transparence dans cette étude et affirme que cela est l’une des raisons pour laquelle l’ANSM refuse encore à l’heure actuelle de délivrer une AMM pour la dite substance.
C’est pourquoi deux études majeures sont en cours, chacune étant distincte par son mode d’approche de jugement de l’efficacité du médicament.