Si les constructeurs choisissent de lancer la production de véhicules électriques, il reste aux consommateurs d’étudier la rentabilité financière de l’achat d’un d’entre eux.
Pas de perte financière dans l’achat d’un véhicule neuf
Un petit calcul économique va permettre d’évaluer à première vue l’intérêt qu’un consommateur peut avoir à investir dans une voiture électrique. Tout d’abord, le prix d’un véhicule citadin oscille entre 8000€ et 15000€. Les subventions mises en place par l’État permettent aux constructeurs de proposer des voitures électriques à un prix très proche des thermiques de même gamme. Ainsi, de ce seul point de vue, tout consommateur s’apprêtant à acheter un véhicule neuf pourra se permettre l’expérience électrique sans dépassement de budget. Mais qu’en est-il pour les automobilistes n’ayant pas les moyens d’acheter une voiture neuve ? Si ceux-ci comptent acheter une voiture d’occasion, on peut penser à première vue qu’investir dans une voiture neuve électrique pourra au final revenir moins cher, si l’on considère les économies réalisées sur le carburant. Si cet argument ne suffit pas, l’option de la location est aussi proposée par les constructeurs, même si elle ne s’avère pas intéressante économiquement sur le long terme.
L’économie sur le carburant : vrai ou faux ?
Ainsi, on voit que, si quelqu’un souhaite acheter une voiture dans une gamme où des produits électriques sont proposés, il pourra se retrouver économiquement dans son achat. Pour ceux n’ayant pas les moyens d’acheter neuf, il reste à évaluer les économies réalisées sur le carburant. On se rend compte que le prix du kWh reste extrêmement compétitif face aux carburants fossiles. Néanmoins, si l’on achète, par exemple un véhicule électrique Renault, on doit louer la batterie 80€ par mois : si l’on considère que les voitures thermiques de nouvelle génération consomment 4L/100km, et que le carburant coûte 1,50€ du litre, 80€ équivalent à 1300 km. Sachant qu’un automobiliste roule en moyenne 40 km par jour, il parcourt environ 1200 km tous les mois. On voit ainsi que le coût élevé de la batterie limite l’intérêt économique du véhicule électrique.
Un marché de l’occasion inexistant
La question de la durabilité de la batterie en amène une autre du même type : quel est le marché de revente d’un véhicule électrique ? Actuellement, celui-ci est inexistant, si bien que si j’achète une voiture électrique aujourd’hui, je ne peux pas connaître sa valeur marchande. Ce flou économique, même si a priori ne coûte rien au consommateur, peut tendre à l’inquiéter sur la rentabilité de son achat.
Le véhicule électrique : rarement seul dans son garage
Il ne faut pas non plus oublier de prendre en compte un facteur important : comme la voiture électrique a une faible autonomie, elle prend essentiellement la place du second véhicule dans un foyer. En effet, si l’utilisateur a besoin de parcourir de longues distances durant l’année, il doit avoir une autre voiture, thermique cette fois. Dans ce cas, la rentabilité du véhicule électrique n’est réelle que si l’utilisateur a besoin tous les jours de deux véhicules. Autrement, certains constructeurs comme Renault pensent à proposer, avec l’achat de tout véhicule électrique, le prêt gratuit ou à tarif préférentiel d’un véhicule thermique quelques fois dans l’année. Dans ce cas, on peut s’imaginer avoir un seul véhicule électrique, et utiliser ce bon de prêt quand nous avons besoin de parcourir de longues distances ; la rentabilité de l’achat de l’électrique s’en voit facilitée.
Quid de la location
En parallèle de l’achat du véhicule électrique, nous pouvons encore louer le louer. Dans ce cas, les mêmes questions sont soulevées : comment parcourir de longues distances, sinon en louant encore un autre véhicule ? La location d’un véhicule électrique a finalement peu d’intérêt face à la location d’un véhicule thermique. Ceci reste à nuancer, lorsqu’on considère le système Autolib’ : grâce à des véhicules électrique, l’utilisateur peut louer un véhicule à l’heure, ou sur un abonnement plus long. Ainsi, la location devient réellement intéressante, même si elle ne permet toujours pas le déplacement sur de longues distances.
L’énergie électrique : un coût incertain
Dans tous les cas, l’argument phare augmentant la rentabilité du VE réside dans le faible coût de l’énergie électrique en France. Mais cela durera-t-il encore longtemps ? Lorsqu’on regarde les coûts de réhabilitation des centrales nucléaires, les investissements dans le renouvelable et le réaménagement du réseau, on peut facilement imaginer que la facture va rapidement augmenter. De plus, les taxes sur l’électricité sont bien moindres que celles sur l’essence, mais si le marché du véhicule électrique prend réellement son essor, l’Etat aura intérêt à taxer d’autant plus l’électricité (a fortiori dans la situation actuelle), la rendant moins attractive… Ces spéculations voient tout leur intérêt dans la balance économique à étudier, même si elles restent très vagues et incertaines : le coût d’utilisation du véhicule thermique est également appelé à augmenter (ce qui serait favorable au véhicule électrique), mais il est difficile de prévoir son évolution avec précision.
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