Les problèmes techniques, économiques et environnementaux liés au véhicule électrique posent le problème de savoir comment celui-ci doit s’insérer dans notre société. Notre interview avec Greenpeace nous a permis de découvrir (en avant-première) les grandes lignes de leur plan de transition énergétique, qui prévoit, entre autres, la place du véhicule électrique en France. Ce scénario prévoit une réduction du kilomètre/passager, du fait d’une réduction de la demande. D’autres modes de déplacement se développeront, ou s’accentueront, tel l’autopartage ou les transports en commun. Le nombre de voitures personnelles devrait aussi baisser.
Un plan en trois phases pour amener le véhicule électrique
Greenpeace préconise une transition en trois phases, du véhicule thermique à l’électrique. La première d’aujourd’hui à 2020, où l’on devrait accroître l’efficacité énergétique des véhicules électriques. La deuxième, de 2020 à 2030, où l’on amorcerait un passage du thermique à l’électrique. Et vers 2035, en être au tout électrique.
La gestion de la consommation en électricité
En outre, il faut pouvoir agir sur les comportements des utilisateurs, car on ne peut pas se permettre que les conducteurs de voitures électriques rechargent leurs voitures, par exemple, lorsqu’ils rentrent du travail, vers 18 h, au même moment où ils lancent une machine (à laver), rechargent leurs smartphones…. i.e. au moment du pic de consommation.
Vers l’abandon du modèle de possession d’un véhicule
À terme, la voiture doit sortir des villes. On doit changer la vision que l’on a des transports en commun : ceux-ci doivent occuper une place centrale dans le futur. Il faut, selon Greenpeace, qu’on perde la notion de possession. Cependant, nous leur avons rétorqué que nous avions besoin de nous sentir libre de nos mouvements, surtout dans les cas d’urgences (soucis de santé d’un proche à visiter en urgence à l’autre bout de la France, en pleine nuit, par exemple). Ils y répondent qu’effectivement, la barrière psychologique est considérable. Mais il faut penser à des alternatives pour ce type de cas. Cela fait partie de leurs challenges pour les étapes du plan en trois phases.
De nouvelles alternatives pour adopter l’électrique
Chez Greenpeace, on pense que la transition énergétique est un challenge que nous sommes obligés de relever au plus vite, donc il faut inventer les moyens de transport. Par exemple, on pourrait imaginer un système où pour un long trajet, l’utilisateur change de voiture (de location) plusieurs fois au cours de son voyage, comme on pouvait le faire à l’époque des diligences, où les chevaux étaient régulièrement remplacés.
Une des conclusions de notre discussion avec Sébastien Blavier, chargé de campagne climat-énergie chez Greenpeace, fut la suivante. « Il y a trois réactions face à la crise climatique : le négationniste qui la nie, le scientiste qui dit que l’homme s’est toujours adapté donc s’adaptera, et ceux qui agissent. Greenpeace a pour devoir de réveiller les consciences sur l’urgence de la situation. » En bref, Greenpeace propose un plan de transition sur le plan technique pour le véhicule électrique, mais compte sur l’Homme pour développer des solutions concrètes quant à notre mode de vie.
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