Utilisation : Le point de vue des producteurs d’électricité

L’énergie électrique est largement disponible dans toute l’Europe, et sa production est de moins en moins polluante grâce au développement des modes de production alternatifs (on parle alors d’électricité moins « carbonée »). On pourrait penser que la densification du réseau électrique français est une des premières actions à entreprendre pour l’introduction du véhicule électrique sur le marché, mais il est en fait déjà assez dense et les priorités à suivre sont différentes. Pour les producteurs d’électricités, le défi des dix prochaines années est celui de la standardisation des infrastructures électriques.

La standardisation des infrastructures

Aucune nouvelle technologie n’est nécessaire à l’intégration des systèmes de recharge au réseau électrique. En dépit de ce point positif, l’instauration d’interfaces de rechargement pratiques nécessite aussi l’unification des différentes technologies mises au point par les constructeurs. Le véhicule électrique est actuellement en pleine révolution, et chaque modèle possède ses propres caractéristiques de rechargement. Ces variations peuvent concerner le temps de recharge, la puissance du câblage utilisé, ou même le changement de batterie. Ce dernier point est notamment illustré par l’association de Renault avec l’entreprise Better Place, pour commercialiser des véhicules électriques que l’on peut utiliser partout dans le pays, grâce à un réseau de stations services offrant la possibilité de remplacer sa batterie (Israël était le pays idéal pour cette première expérimentation : pays de petite taille, de sorte que le nombre de stations à construire était limité). Bien que les résultats de Better Place ne soient pas (encore ?) concluants, cela illustre la multiplicité des solutions envisagées pour que l’utilisateur puisse à nouveau bénéficier d’une batterie pleine au milieu d’un trajet. Il faut donc faire émerger un standard commun auprès des constructeurs automobiles et des équipementiers. La création d’une norme ISO/IEC marquera le début de cette homogénéisation et limitera la multiplicité des câbles électriques dans les stations de rechargement.

La « Smart grid » électrique

Illustration issue du magasine Pacific Standard, « Vehicle-to-grid: A new spin on car payments »

La mobilité électrique présente un avantage qui n’était pas soupçonné au départ par les producteurs d’électricité. Une voiture électrique permet en effet de stocker de l’énergie électrique, et peut donc faire office de pile. Certes, il s’agit là d’une pile, donc la capacité de stockage est de l’ordre de 20 kilowatt-heure, mais en considérant que seulement 3% du parc automobile français (environ 38 millions de voitures) soit composé de véhicules électriques, l’énergie qui peut être stockée dans ces voitures est de l’ordre de 23 Gigawatt-heure, ce qui correspond à l’énergie effectivement produite par une centrale nucléaire de puissance moyenne  (900 MW) pendant plus de 25 heures. Cet exemple moyenné nous montre que le réseau de voitures électriques peut servir à « éponger » la surproduction en électricité afin de lisser la courbe de production et diminuer les pertes énergétiques. Cet effet est appelé la « Smart grid » électrique.

En conclusion, les producteurs d’électricité ont tout à y gagner lorsque l’on parle de mobilité électrique. L’effort à faire pour construire des stations de recharge électriques doit être mené conjointement avec les constructeur,s et passe par la standardisation du protocole de rechargement des véhicules.

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École des Mines de Paris - Cours de controverse - 2012/2013

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Voiture électrique : une mobilité durable ?