Fabienne Keller est sénatrice de l’UMP depuis 2004 et a été maire de Strasbourg de 2001 à 2008. Elle est également vice-présidente du Conseil d’administration du Mouvement européen-France depuis 2012.
Fabienne Keller n’est pas une grande spécialiste du sujet des MOOCs mais elle siège à l’office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques qui ne s’est pas encore prononcé sur le sujet des MOOCs, mais devrait être amené à le faire prochainement. Elle est néanmoins compétente dans la question de l’éducation et de la jeunesse, car elle a travaillé sur les jeunes des quartiers défavorisés, et notamment sur leur rapport à la technologie en général.
Elle est assez favorable aux MOOCs. En effet, elle les considère non pas comme une technologie innovante mais comme « un assemblage de techniques préexistantes » astucieux. Selon elle, Les MOOCs sont complémentaires au système traditionnel car le présentiel est le premier enjeu pour étudier correctement et réussir ses études, et ne saurait alors disparaitre. Les MOOCs tiennent le rôle de « centre de documentation pédagogique » telle une bibliothèque dématérialisée.
Sur la question de la démocratisation, elle les considère comme « un outil d’ouverture » et de démocratisation du savoir, tant du point de vue géographique que social. En effet, à travers son étude d’internet et des réseaux sociaux dans les quartiers sensibles, elle considère les MOOCs comme un « mode d’entrée vers la connaissance attractif » dans leur forme. Elle estime néanmoins que les jeunes doivent être guidés dans leur approche des MOOCs. Elle alerte sur le suivi qui doit accompagner les MOOCS car ils ne sont pas des entités totalement autonomes, sous peine d’entrainer un fort décrochage des utilisateurs, qui abandonnent et ne terminent pas leur enseignement.
En ce qui concerne la question des MOOCs comme outil de marketing, Fabienne Keller pense que les MOOCs sont un outil formidable d’exportation de nos connaissances et de démarcation dans la mondialisation. Toutefois, dans un cadre de concurrence internationale, il faut miser sur le plurilinguisme car le français est une barrière pour des étudiants venant du monde entier.
Pour finir, elle nous a appris que la plateforme France Université Numérique (FUN) créée par le gouvernement, composée des principaux MOOCs français, est probablement financée par les investissements d’avenir et ne prend ainsi pas sur l’enveloppe budgétaire de l’université. Il ne s’agit donc pas d’un arbitrage entre MOOCs et universités traditionnelles. De fait, ces investissements de long terme pour l’avenir dans les MOOCs représentent 8 milliards d’euros sur une enveloppe de 27 milliards consacrée à l’université, soit une part infime.