Démocratisation ou mort du système éducatif ?

Notre problématique

Le domaine de l’enseignement supérieur est soumis à de multiples évolutions depuis quelques années, notamment depuis le développement fulgurant des nouvelles technologies ayant permis l’institution du e-learning. C’est une étape de plus de ce processus que marquent les MOOCs. Lorsqu’ils sont apparus aux Etats-Unis en 2008, les MOOCs ont été décrits comme un instrument essentiel de démocratisation de l’éducation : c’est ce qu’expliquent certains chercheurs en définissant le « Open » de Massive Open Online Course comme la vocation d’être ouverts à tous, indépendamment de tout critère de niveau d’éducation, de milieu social, etc. C’est ainsi que de prestigieuses institutions et d’éminents professeurs se sont lancés dans ce projet, initiatives très largement saluées par les médias. L’expression de « remise en cause du système traditionnel d’éducation » est rapidement apparue dans la presse.

Toutefois, après quelques années de pratique, alors même que des projets similaires commencent à voir le jour en France, des critiques et des tempéraments ont émergé, à la fois d’ordre théorique que d’ordre pratique. Théoriquement d’abord, face à un consensus apparent, un débat a émergé entre les multiples acteurs, à la fois professeurs et personnalités politiques. Ils font l’objet d’intenses investissements en termes de recherche scientifique et technique. Il s’agit d’essayer de répondre à diverses interrogations : un MOOC payant serait-il toujours un MOOC, c’est-à-dire serait-il toujours « ouvert » ? En outre, il a été fait l’argument que l’éducation passerait aussi par des travaux de groupes, par des interactions avec des personnes physiques, par le nouement d’un réseau relationnel, etc. Dès lors, pour certains (notamment les professeurs), les MOOCS, loin de réduire la fracture sociale, pourraient la renforcer, creusant alors l’écart entre ceux bénéficiant d’un cadre favorable à ce genre d’interactions et ceux dont les proches ne sont pas en mesure de procurer une telle ouverture.

D’un autre côté, du point de vue de leur pratique effective, un constat d’étape a amené les créateurs de MOOCs à s’interroger sur le public auquel ils s’adressent. Alors que les MOOCs visaient une audience large et diversifiée, les statistiques récentes produites sur le sujet montrent que les cours ne semblent être suivis que par des étudiants déjà diplômés, ce qui induirait alors l’idée selon laquelle l’autodiscipline nécessaire à la compréhension et au suivi des cours requièrent un niveau d’éducation déjà élevé. De cette assertion, certains membres du corps enseignant ainsi que des entreprises ont fait naître l’idée de MOOCs davantage destinés à ce que l’on appelle « la formation tout au long de la vie ». De la même façon, là où l’égalité d’accès à l’enseignement via les MOOCs faisait consensus pour de nombreux chercheurs, des incertitudes ont été formulées à ce sujet, certains avançant l’argument selon lequel les MOOCs supposent un accès minimal aux technologies. Selon ces derniers, la question de la fracture sociale numérique alors de considérer l’accessibilité sous un jour nouveau. Finalement, étant donné la diversité des avis sur le sujet, lesquels avis sont formulés par des acteurs de toutes sortes, il est aisé de comprendre dans quelle mesure ces arguments contribuent à mettre en forme une controverse.

 

Mais comment le consensus initial a-t-il été fragilisé ? Est-il possible de parler de démocratisation de l’éducation par les MOOCs ? Donner accès à des cours sur internet suffit-il pour permettre à chacun d’accéder à l’éducation ?

 

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