Démocratisation ou mort du système éducatif ?

Problèmes de la certification

De nombreux problèmes se posent quant à l’évaluation par les MOOCs. En effet, Les MOOCs sont suivis par un nombre de plus en plus important d’étudiants et tous les MOOCs ne disposent pas de certification à la fin de leur enseignement[1]. En effet, s’ils commencent à être reconnus aux Etats-Unis (il est par exemple possible d’obtenir un master de l’université Georgia tech en suivant des cours sur la plateforme Udacity grâce à des partenariats ou encore de valider des crédits universitaires avec des MOOCs), aucun MOOC ne possède de validation reconnue, en France, par l’Etat ou les entreprises. Pascal Engel explique que sans certification, le MOOC devient un faire-valoir sur un CV sans que le salarié l’ait vraiment suivi. La certification n’étant pas reconnue, les salariés écrivent simplement qu’ils ont suivi le MOOC mais n’ont aucun moyen de le prouver. Certains, malhonnêtes, peuvent donc mentir assez facilement, au sujet de leur formation par les MOOCs. Dès lors, la confiance de l’employeur dans les MOOCs est très liée à la certification. Mais quels problèmes posent la certification des MOOCs ?

 

Le problème de la vérification de l’identité

La validation d’un MOOC pose tout d’abord le problème de l’identification des candidats[2]. En effet, Le système repose sur l’honnêteté. Il n’y a aucun contrôle permettant de s’assurer de la véritable identité de l’élève passant les examens de certification. Il est donc tout à fait possible de demander à un de ses proches de passer et d’obtenir la certification pour nous à notre place, ou encore de passer le test en ayant le cours avec soi, etc…. Il semble ainsi difficile d’empêcher la fraude dans la mesure où, sur internet, on peut toujours se faire passer pour quelqu’un d’autre : François Taddéi le rappelle en précisant que la triche est un problème « vieux comme le monde ».

 

Un financement de l’évaluation incertain

 

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Henri Isaac explique que les entreprises peuvent former leurs salariés grâce à des formations certifiantes utilisant les MOOCs. Néanmoins, les organismes financeurs de formations certifiantes sont les Offices Publics de Collecte de Taxe d’Apprentissage (OPCTA) qui sont au nombre de 14 en France et seulement 3 ou 4 acceptent de financer la formation en ligne, ce qui est à l’heure actuelle assez négligeable. C’est un frein à la formation continue car si les organismes de formations certifiantes par les MOOCs sont faiblement financés, alors le nombre de salariés formés par cette méthode sera insignifiant, réduisant de nouveau leurs prétendus caractères Open et Masssive.

 

Nombres d’élèves trop importants pour garder l’évaluation du système traditionnel

Le nombre d’élèves suivant un MOOC pousse nécessairement à innover sur la certification. En effet, la correction de copies étant une tâche longue pour le professeur, il lui est impossible de corriger les copies des milliers d’étudiants qui suivent son MOOC. Si nous faisons l’hypothèse que la correction d’une copie de dissertation prend 3 heures, alors un professeur aura besoin de 300 000 heures pour corriger 100 000 copies, soit 82 ans à hauteur de 10 heures  par jour. Si on veut que ce soit fait en un mois, on aurait besoin de plus de 90 professeurs. Cela représente un coût énorme, qui peut rapidement suivre une hausse exponentielle suivant le nombre d’élèves. De tels moyens de correction sont donc inenvisageables, il faut trouver d’autres solutions.

En outre, plus les correcteurs sont nombreux et moins la correction sera harmonisable. Cela se voit, même dans les systèmes traditionnels, comme le baccalauréat. L’académie de Dijon avait montré que pour la même copie l’écart de correction entre les différents correcteurs pouvait monter jusqu’à 10 points sur 20.[3]

 

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Les solutions envisagées →

 


[1] SOULÉ Véronique, « Cours gratuits et interactifs en ligne, la France ne se moque plus des Moocs », dans http://www.liberation.fr/, 14/01/2014. Disponible sur http://www.liberation.fr/societe/2014/01/14/cours-gratuits-et-interactifs-en-ligne-la-france-ne-se-moque-plus-des-mooc_972871 (consulté le 6/05/2015).

[2] Auteur non cité, « The digital degree », dans http://www.economist.com/, 28/06/2014. Disponible sur http://www.economist.com/news/briefing/21605899-staid-higher-education-business-about-experience-welcome-earthquake-digital (consulté le 6/05/2015).

[3] Auteur non cité, « Le bac serait une « loterie » à notation « aléatoire », dans http://nouvelobs.fr/, publié le  11 mars 2008. Disponible sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20080311.OBS4533/le-bac-serait-une-loterie-a-notation-aleatoire.html