Les quatre mots de cet acronyme sont révélateurs du contenu de ce nouveau dispositif d’éducation. Revenons alors sur les quatre termes et leurs significations :
Massive peut être traduit par « massif » en français. On les qualifie ainsi car ils peuvent réunir des centaines de milliers de participants. Certains MOOCs sur la plateforme Coursera ont dépassé les 180 000 participants. Cependant, ce nombre n’est que potentiel et ne concerne qu’une minorité de cours. En effet, en moyenne, les cours en anglais ne sont suivis que par 50 000 personnes environ. Les cours en français sont d’autant moins Massive, puisqu’ils regroupent souvent moins de 5 000 étudiants. Le mot Massive est donc relativement imprécis car aucune limite n’est fixée mais semblent toutefois désigner une potentialité d’accueil plus qu’une réalité.
Open vient de Open Registration, ce qui signifie que tout le monde peut s’inscrire et suivre un MOOC. N’importe qui, partout sur la planète, quel que soit son âge, son niveau d’étude, qu’il soit dans le monde du travail ou étudiant peut s’inscrire à un MOOC. Par exemple, si, pour suivre un cours, il faut obligatoirement être étudiant, alors ce cours n’est pas Open, mais seulement Massive Online Course. Cependant, tous les cours ne sont pas en licence libre, notamment sur Coursera. Cela rappelle que la question de la gratuité n’est pas tranchée: on ne sait pas si aujourd’hui, le critère de gratuité est déterminant dans la définition des MOOCs[1], bien que la majorité des MOOCs soient gratuits pour l’instant.
Online : les cours sont sur support numérique et peuvent donc être suivis en ligne, autant que les exercices et les examens. Les participants aux MOOCs essayent de plus en plus de créer des interactions entre eux, que ce soit par le biais de réseaux sociaux ou par des rencontres dans différentes villes, pour parler du cours et partager leurs connaissances (on reprend alors le terme de forums). Par ailleurs, certains MOOCs viennent s’ajouter à des cours présentiels en parallèle.
Course : C’est le terme qui pose le plus de problèmes. Les premiers MOOCs créés par les chercheurs canadiens étaient fondés sur le connectivisme, c’est-à-dire un apprentissage décentralisé, où le cours est coconstruit avec les participants: l’enseignant interagit plus qu’il n’instruit. D’après cette théorie, on distingue deux types de MOOC :
- Les cMOOCs, en référence au connectivisme, qui se focalisent surtout sur les blogs et les lectures personnelles plutôt que sur les devoirs et examens. Dans ce cas de figure, l’enseignant est un « facilitateur » des interactions entre les participants, le travail est alors souvent collaboratif. Cela renvoie à la notion d’apprentissage horizontal (pour plus d’information, rendez-vous sur Comment bien apprendre ?).
- Les xMOOCs qui confèrent une importance primordiale aux devoirs et examens. On est plus dans le cadre de la pédagogie transmissive traditionnelle, les activités sont alors plus individuelles. Cela renvoie à la notion d’apprentissage vertical (pour plus d’information, rendez-vous sur Comment bien apprendre ?).
Ainsi, si les MOOCs peuvent être classés selon plusieurs critères : objectif pédagogique, public-cible, type de ressources utilisées, type d’activités proposées, degré de contrainte… ; il reste qu’aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de les ranger dans des catégories, tant les limites sont floues.
Comment créer puis lancer un MOOC ? →
[1] CISEL Mathieu, « Guide du MOOC », France Université Numérique (FUN), octobre 2013, 46 pages. Disponible sur http://www.france-universite-numerique.fr/IMG/pdf/guide_mooc_complet_vf.pdf (consulté le 6/05/2015).