Peu importe qu’elle soit fondée, étayée par des preuves, émanant de sources sûres toute rumeur peut avoir de lourdes conséquences, d’autant plus qu’avec l’essor d’internet, la rumeur se propage quasiment instantanément. Le domaine de la santé n’y échappe pas. Les conséquences y sont d’ailleurs particulièrement graves étant donné que le domaine, technique par nature, ne facilite pas la prise de recul nécessaire pour questionner la véracité d’une rumeur. C’est ce qu’ont constaté, en 2008, Jean-Luc Gallais, François Raineri, Philippe Oliviéro et Elisabeth Luporsi dans un article rédigé à l’occasion des Journées Nationales de la Médecine Générale. L’article, présenté ci-dessous, peut être téléchargé ici.
Concernant la controverse la controverse étudiée, la rumeur a joué le rôle d’élément déclencheur. En effet, une rumeur est née sur internet en 2000, sous forme d’un mail envoyé sous la signature de la professeure Larossa, dans lequel il est fait état de l‘existence d’un lien entre aluminium et cancer du sein. Voici une grande partie du mail qui circula sur internet :
« C’est une specialiste en biologie cellulaire qui l’a ecrit, Mme Gabriela Casanova Larrosa de l’universite d’Uruguay :
» Ca ne fait pas longtemps que j’ai assiste a un seminaire sur le cancer du sein. Pendant la periode de questions-reponses, j’ai demandé pourquoi l’aisselle est la place la plus une pour developper le cancer du sein.
Ma question n’a pas eu de réponse alors, mais je viens de recevoir un courrier ou j’ai trouve la reponse à ma question, que je veux partager avec vous tous et toutes, La cause principale pour le cancer du sein est l’utilisation d’ANTITRANSPIRANTS. La plupart des produits sur le marche sont une combinaison d’anti-transpirants et deodorants. Les deodorants sont inoffensifs.Regardez, s.v.p. la composition de vos produits à la maison. S’il y en a qui contiennent chlorhydrate d’aluminium (meme sous le nom de deodorants) il faut les jeter a la poubelle et essayer des autres marques qui n’ont pas de composants sur base d’aluminium.
Il y en a sur le marché. La raison est simple. Le corps humain a seulement quelques zones susceptibles d’éliminer des toxines : derrière les genoux, derrière les oreilles, l’entrejambe et les aisselles. Les toxines sont éliminées sous forme de transpiration.
Les anti-transpirants empêchent cette transpiration, donc évitent la mission corporelle d’élimination de toxines au travers des aisselles. Ces toxines ne disparaissent pas. Elles sont stockees dans les glandes lymphatiques qui se trouvent en dessous des bras. La plupart des cancers de sein sont origines dans cette region superieure du sein. »
Ce mail constitue le véritable point de départ de la controverse.
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