EN BREF L’Agence Française de Sécurité SAnitaire des Produits de Santé est un établissement public français chargé d’évaluer et de prévenir les risques sanitaires que peuvent présenter les différents produits de santé. Dans la controverse, elle a toujours rejeté le lien de causalité entre déodorants ou antitranspirants et cancer du sein.
L’AFSAPPS (Agence Française de Sécurité SAnitaire des Produits de Santé) a été créée en mars 1999 et prend la suite de l’Agence du Médicament. Cet établissement public français est chargé d’évaluer et de prévenir les risques sanitaires que présentent les médicaments, les produits biologiques d’origine humaine, les produits cosmétiques, ou encore les dispositifs médicaux. Elle est par ailleurs chargée de garantir la sécurité sanitaire, c’est-à-dire l’efficacité, la qualité et le bon usage des produits de santé. En conséquence, ses missions – définies par la loi du 1er juillet 1998 – sont assez variées : évaluation et contrôle des produits de santé, inspection des différents sites, information du public et des professionnels de santé. L’agence est subdivisée en neuf commissions, dont la Commission nationale de cosmétovigilance. Elle agit sous l’autorité du Ministère de la Santé et des Sports.
L’agence est actuellement dirigée par le Professeur Dominique Maraninchi et est animée par environ 1000 salariés auxquels s’ajoutent 2000 experts réguliers ou occasionnels. Son budget s’élève à environ 111 millions d’euros dont l’essentiel des recettes provient des taxes et redevances prélevées sur l’activité de l’industrie pharmaceutique. Son fonctionnement et plus particulièrement son indépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques font parfois l’objet de critiques.
Depuis le lancement de la controverse, la position de l’AFSSAPS est restée sans équivoque : pour l’établissement, aucun élément pertinent ne permet de conclure quant au risque cancérogène de l’aluminium dans les déodorants.
- Méthodes d’analyse de l’AFSSAPS
Les méthodes d’analyse utilisées par l’AFSSAPS sont réalisées par agrégation, c’est-à-dire en procédant à une synthèse des données scientifiques dont elle dispose. Nombre de leurs analyses sont basées sur des données publiques, toutefois, seules les industries cosmétiques ont bien souvent les moyens de financer de telles études. Par conséquent, les axes de réflexion de l’AFSSAPS sont généralement le fruit de leur initiative et occasionnellement dictés par des directives gouvernementales. L’établissement fait ainsi appel aux industriels afin qu’ils mènent des études à leur compte, sous leur contrôle, mais dispose cependant de moyens permettant de les influencer : si l’AFSSAPS juge ne pas maîtriser les données, le laboratoire est contraint de publier un taux d’absorption de 100%, caractérisant des risques élevés pour l’utilisateur.
En tant qu’établissement public, l’AFSSAPS n’aborde avec aucun à-priori les sources de ces études : seule la qualité est jugée sur des référentiels internationaux. Ce laboratoire tente ainsi de mener un travail critique tant sur les résultats industriels que les études publiques, qui bien souvent ne respectent pas, par ignorance, les référentiels européens.
- Position de l’AFSSAPS dans le débat
Dès novembre 2000, L’AFSSAPS se penche sur la sécurité de l’utilisation de l’aluminium au travers d’un groupe de réflexion « Aluminium et cosmétiques » visant déterminer le risque potentiel lié à l’utilisation de l’aluminium – en particulier dans les déodorants pouvant en contenir jusque 20% – au travers de la quantification du passage transcutané de la peau. Les conclusions des travaux réalisés in vitro sur de la peau de souris sont en faveur d’un passage à 100%, mais d’importants problèmes méthodologiques se posent rendant inexploitables ces résultats.
Bulletin de cosmétovigilance n°5
Malgré une analyse approfondie des données existantes, la commission de cosmétologie de décembre 2004 s’est prononcée en faveur de l’innocuité des cosmétiques – et notamment des déodorants – à base d’aluminium. Les experts ont cependant demandé la réalisation d’une étude de pénétration cutanée de cette substance afin de fournir une réponse fiable à la controverse.
Bulletin de cosmétovigilance n°31
En 2010, face aux interrogations sociétales toujours présentes, l’AFSSAPS s’est à nouveau penché sur le dossier. Les conclusions, n’ayant pas évolué, seront publiées prochainement.
L’AFSSAPS reconnaît ouvertement que la majorité des études publiées sur l’aluminium sont de très mauvaise qualité car elles se révèlent anciennes, peu nombreuses et ne suivent généralement aucun référentiel.
Bien que la conclusion sur cette polémique reste pour l’instant ouverte à discussion, une telle thématique se présente actuellement aux yeux de l’établissement comme de l’histoire ancienne car aucun nouvel élément de réflexion n’a été apporté au cours des dernières années. Cette controverse est donc close du point de vue des autorités règlementaires, mais de nombreux médias continuent encore à l’alimenter. Toutefois, l’AFFSAPS leur reproche de n’alerter que sur le danger en occultant le risque de ces cosmétiques à base d’aluminium.
Il n’en demeure pas moins que l’aluminium bloque le processus de transpiration par un processus physico-chimique visant à refermer les pores de la peau. Il n’existe aucun produit présentant un mécanisme comparable à ce jour : la substitution paraît pour le moment difficilement envisageable.
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