La controverse concernant les risques potentiels liés à la présence d’aluminium dans les déodorants et les antitranspirants est aujourd’hui, et ce depuis quelques années, au point mort. Episodiquement, elle est relancée par des articles de presse écrite ou des reportages télévisés. Mais bien souvent, de tels articles ne servent qu’à tenter de soulever la suspicion, sont peu crédibles car peu ou pas sourcés, et n’apportent pas de nouveaux éléments à cette controverse figée du point de vue scientifique par l’absence de nouvelles études menées sur le sujet.
Virginie Belle, journaliste de presse écrite, a édité fin 2010 un essai sur les dangers de l’aluminium : « Quand l’aluminium nous empoisonne » aux éditions Max Milo. Il vise à dresser un bilan des connaissances actuelles sur le, et à tirer la sonnette d’alarme sur une controverse qui tombe dans l’oubli.
Virginie Belle ne comprend pas que l’on puisse s’en tenir à une telle situation concernant cette controverse. Elle revendique un droit de savoir pour les consommateurs et citoyens. Mais également, elle s’offusque de l’absence de réaction de la part d’organismes comme l’association française de l’aluminium qui aurait pu, dit-elle, choisir la vigilance et l’écoute. Au lieu de cela, l’AFA préfère nier sans relâche l’existence potentielle d’un quelconque risque. Virginie Belle déplore également l’attitude de l’AFFSAPS qui tourne le dos à des problèmes avérés de toxicité, allant même jusqu’à affirmer que « les données concernant l’innocuité sont satisfaisantes » en dessous de 20% de taux de présence d’aluminium dans les produits cosmétiques, ce dont les industriels se satisfont évidemment.
En d’autre terme, elle voudrait que cette controverse actuellement en sommeil soit remise à l’ordre du jour, ce qui permettrait de réaliser des études complémentaires à ce sujet pour peut-être pouvoir la clore.
Quelle suite possible?
La phase de sommeil n’est évidemment pas vouée à durer éternellement. Néanmoins, les études nécessaires afin d’apporter de nouveaux éléments crédibles à la controverse sont d’une telle ampleur qu’elles nécessiteront peut-être plus de dix ans. Ainsi, comme nous le confiait Virginie Belle dans notre entretien, ce n’est peut être pas par une preuve scientifique que la controverse sera relancé mais par un « déclic médiatique« . Comme ce fut le cas pour l’affaire du Mediator, cette controverse pourrait potentiellement devenir un « scandale sanitaire » si la presse et la télévision s’emparent véritablement du sujet. On constate par ailleurs une sorte de convergence des différentes controverses liées à l’aluminium. Il est donc possible que la controverse de l’aluminium dans les cosmétiques soit relancée sous la forme d’une controverse plus générale sur l’ensemble des dangers de l’aluminium.