Descriptif du projet actuel
Le projet d’aménagement de la Bassée aujourd’hui
Le projet de casiers-réservoir émerge de la nécessité de renforcer l’infrastructure fluviale destinée à la protection de la région Île-de-France contre le risque d’inondation. En effet, la communauté scientifique s’accorde sur le fait que les quatre barrages-réservoirs construits et administrés par l’EPTB Seine Grands Lacs ne constituent pas une protection suffisante, notamment en cas de crue centennale.
« Les grands lacs de Seine dont la capacité de stockage est de 830 millions de m3 ne mettent pas la région parisienne à l’abri d’une crue de type 1910.» (MESNY, Michèle. Crise et gestion de crise, Application à l’eau. La Houille Blanche : revue internationale de l’eau. 52, 8, 1997. – cf Bilan Bibliographique)
Le projet porté par l’EPTB Seine Grands Lacs a donc pour vocation première l’écrêtage des crues afin de réguler le débit d’eau arrivant sur les régions avales : Paris et son agglomération.
« L’idée est de contrôler en Seine-et-Marne le débit au niveau de la confluence de la Seine et de l’Yonne, cours d’eau qui dévale de manière parfois torrentielle les pentes du Morvan. « S’il pleut sur le Morvan, l’eau monte très vite », résume Claudine Jost, chef du projet au sein de l’établissement public interdépartemental Seine Grands Lacs. » (AFP. Un demi-milliard d’euros pour contenir les crues de la Seine. 10/04/2012. – cf. Bilan Bibliographique)
« Les pires scénarii de crues sont en fait des crues simultanées. Les pointes de crues sont toujours déphasées mais c’est plutôt des crues successives. L’Yonne est toujours beaucoup plus réactive que la Seine mais il faut plusieurs trains d’événements pluvieux pour avoir une concomitance. On va avoir un premier événement pluvieux qui va arriver, l’Yonne va réagir au bout de trois jours alors que la Seine va réagir au bout d’une semaine. Par contre si vous avez un deuxième épisode pluvieux trois ou quatre jours plus tard, la deuxième pointe de crue de la Seine se conjugue avec la première pointe de crue de l’Yonne et dans ce cas-là vous allez avoir à la confluence des niveaux et des débits très élevés. Donc on vient agir à ce moment-là en fait.» (cf. Entretien avec Amélie ASTRUC)
Il est envisagé, étant donné la topographie de la zone de la Bassée, d’y aménager des casiers-réservoirs, vers lesquels les eaux excédentaires seront acheminées via un dispositif de pompes lors d’évènements de crues. Cette technologie, bien que déjà utilisées dans plusieurs pays européens, est serait une première en France.
Suite au débat public auquel il est soumis de novembre 2011 à février 2012, le projet est toutefois revu à la baisse et on n’envisage plus aujourd’hui que la construction d’un unique casier-réservoir dit casier pilote.