Paris peut-il couler ?

Paris peut-il couler ?

La mise en place d'un cinquième ouvrage pour protéger Paris

L’existant infrastructure de protection

10 avril 2014 | Commentaires fermés

L’Île-de-France: une région sous haute protection

La construction de barrages-réservoirs est évoquée dès le début du XXième siècle afin de répondre aux crues et aux assèchements de la Seine: débat qui anima les pouvoirs publics après la crue historique de 1924. Aujourd’hui, le bassin de la Seine est équipé de quatre barrages réservoirs, le barrage de Pannecière, le barrage Seine, le barrage Marne et le barrage Aube, dont la capacité de stockage cumulée de 830 millions de m3 d’eau. Ceci reste certes faible devant les 6 milliards de m3 d’eau excédentaire enregistrés lors de la crue de 1910.  Toutefois, ces ouvrages contribuent à la protection d’un grand périmètre contre le risque d’inondation et font aujourd’hui partie intégrante du territoire. Ces notamment toute l’histoire de la mise en place de ces barrage ainsi que leur impact sur la région que retrace Pascal POPELIN, dans son ouvrage de vulgarisation « Le jour où l’eau reviendra ».

barrage-réservoir MarneBarrage-réservoir Marne

Source: THEPOT Régis (directeur de publication). Site Internet de l’EPTB Seine Grands Lacs [en ligne]. Disponible sur http://www.seinegrandslacs.fr/eptb-seine-grands-lacs/les-4-ouvrages (Consulté le 30/12/2013). – cf. Bilan Bibliographique

Une idée novatrice

Une commission créée en 1924 chargée de se pencher sur les inondations engendrées par les grandes crues, est divisée en deux sous-commissions distinctes, l’une étant chargée de s’intéresser aux aménagements à développer dans la capitale et l’autre de réfléchir à la faisabilité des barrages-réservoirs. Mais le véritable enjeu est triple : contenir les crues en hiver, soutenir l’étiage de la Seine en été et produire de l’énergie hydroélectrique. Difficile de tout concilier, d’autant plus que si on laisse vide les barrages en hiver pour prévenir une crue, le débit de la Seine au printemps ne suffit pas à les remplir suffisamment pour soutenir l’étiage en été.

Mais Henri Chabal (1868-1935), industriel et ingénieur de l’époque, propose alors une solution conciliant au mieux ces trois objectifs dans un Projet de régularisation du débit de la Seine, qui prévoit la construction de 23 réservoirs sur la Marne, l’Aube, la Haute Seine et l’Yonne qui sont les principales sources de crue de la Seine. Il assure qu’en mettant en œuvre l’intégralité de son projet, la crue de 1910 n’aurait pas dépassée 3 mètres. Cependant, les conséquences des prélèvements diminuent lorsqu’on s’éloigne du lieu où ils sont effectués. Même si le projet de Chabal n’est pas miraculeux, il n’en reste pas moins pertinent. La commission débloque alors de grandes sommes d’argents (150 millions de francs) destinées à la construction de quatre petits barrages-réservoirs et recherche des fonds supplémentaires pour les compléter ultérieurement par des projets plus ambitieux.

 De la théorie à la pratique

Source: THEPOT Régis (directeur de publication). Site Internet de l’EPTB Seine Grands Lacs [en ligne]. Disponible sur http://www.seinegrandslacs.fr/eptb-seine-grands-lacs/evolution-des-grands-lacs-de-seine (Consulté le 30/12/2013). – cf. Bilan Bibliographique

Le barrage-réservoir de Pannecière est le premier à voir le jour dans le bassin de la Seine. Il s’agit également du plus petit des quatres lacs réservoirs gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs. Si sa construction n’a pas été sans difficultés, il n’en demeure pas moins le pionnier d’une nouvelle politique d’aménagement du territoire. Décrété d’utilité publique en 1929, le chantier traîne en longueur, notamment avec l’engagement de la France dans la Seconde Guerre Mondiale: celui-ci ne peut véritablement reprendre qu’en 1945. Les instigateurs du projet se heurtent à l’opposition des populations locales expropriées pour que l’ouvrage puisse voir le jour. En outre, les communes avoisinantes se voient offrir des compensations pour les contraintes occasionnées. Autres embûches, les conditions climatiques rudes qui compliquent la construction ou encore l’explosion du budget, estimé à 762 millions de francs au lieu des 65 millions prévus en 1935. Le barrage est enfin inauguré en 1949.

Le second barrage-réservoir, communément appelé le barrage de Chantecocq, ou barrage Marne, ne passe pas non plus inaperçu auprès des acteurs locaux au moment de sa construction. En effet, son aménagement fait notamment resurgir des tensions sociales et des obstacles techniques. Il s’agit en là du plus grands des lacs-réservoirs franciliens, représentant à lui seul une capacité de stockage de 350 millions de m3. Les principales oppositions au projet de la part des acteurs locaux de l’époque concernent d’une part l’intention du maître d’ouvrage de détruire une grande partie de la forêt du Der, et d’autre part d’exproprier des locataires de nombreux villages. Toutefois, lors d’une crue historique en 1955, la Seine atteint 7,10 mètres. La Marne noie la commune de Saint-Dizier. Quelques mois plus tard, on soumet le projet de grand lac-réservoir en dérivation de la Marne au ministre des Travaux Publics et celui-ci est reconnu d’intérêt public en 1966. Les travaux de sa construction se terminent enfin en 1974.

 frise chronologique ouvrages

Pour plus d’informations techniques au sujet des quatre barrages-réservoirs gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs, cliquez vite sur les liens ci-dessous et accédez à la documentation officielle…

Lac de Pannecière

Lac de Seine

Lac de Marne

Lac d’Aube

Un travail de gestion

La gestion des quatre ouvrages hydrauliques que constituent les barrages-réservoirs de Pannecière, de la Marne, de la Seine et de l’Aube constitue l’une des principales missions de l’EPTB Seine Grands Lacs.

Celle-ci comprend par exemple leur entretien et les éventuels travaux de rénovations