Diminuer les coûts de certification

Actuellement, les planteurs indépendants ne peuvent se permettre d’acheter la certification CSPO* : selon les agronomes A. Rival* et P. Levang*, le coût se situe entre 0,5 et 5 dollars la tonne, tandis que la prime accordée au producteur certifié n’est que de 0,6 dollars la tonne [1]. Or le prix d’achat d’huile certifiée étant jugé prohibitif, les producteurs sont parfois obligés de vendre de leur huile comme non certifiée, lorsqu’ils parviennent à la vendre. Le WWF* estime que seuls 52% de l’huile certifiée ont trouvé preneur en 2012. De ce fait, l’ONG s’attache à aider les petits producteurs : « In 2013, in a first for the Indonesian palm oil industry, we supported the Amanah Palm Oil Independent Smallholders Association in Sumatra to become RSPO-certified. » (En 2013 et pour la première fois dans l’histoire de l’industrie indonésienne de l’huile de palme, nous avons apporté un soutien financier à l’association des petits producteurs indépendants d’huile de palme d’Amanah, afin qu’ils puissent être certifiés par la RSPO) [2]. La primatologue E. Grundmann* rapporte également que les frais d’entrée dans la RSPO sont trop élevés : 500€/an pour un planteur disposant de moins de 500ha, 2000€/an sinon. Ce coût dissuade les planteurs de s’inscrire à la table ronde. Ils renoncent par là à un moyen sûr de se faire entendre, laissant la RSPO aux mains des compagnies. [4] Ceci ne concerne toutefois que les planteurs indépendants. A. Rival et P. Levang soulignent par ailleurs que « pour les coopératives associant les petits planteurs, les gains en productivité suite à la certification peuvent être considérables. » [3].

 

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*CSPO – Certified Sustainable Palm Oil (Huile de palme certifiée durable) : label proposé par la RSPO. Parmi les critères à respecter: préservation de l’environnement, garantie de bonnes conditions de travail…

*Alain Rival : Agronome, correspondant pour la filière « Palmier à huile » au sein du CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement).

*Patrice Levang : Agronome et économiste, directeur de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement).

*WWF – World Wild Fund (Fonds Mondial pour la Nature) : ONG environnementaliste œuvrant pour la protection des espèces en danger, la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, ainsi que la promotion d’une transition énergétique respectueuse de l’environnement.

*Emmanuelle Grundmann : Biologiste, primatologue et naturaliste. Ce sont ses travaux sur l’orang-outan, en Indonésie, qui l’ont d’abord conduite à s’intéresser à la question du palmier à huile.

 

 

[1] RIVAL A. et LEVANG P., La Palme des Controverses – Palmier à huile et enjeux de développement (2013)
[2] WWF, Palm Oil Buyers Scorecard – Measuring the progress of palm oil buyers (2013)
[3] GRUNDMANN E., Un Fléau si Rentable – Vérités et mensonges sur l’huile de palme (2013)